- Dossier
- Solidarité
Allocataires du RSA, employeurs, travailleurs sociaux : ils se mobilisent pour la réinsertion par l’emploi.
Certains de nos concitoyens seraient-ils inemployables et condamnés à vivre avec le minimum ?
Dès 2015, alors que le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) continuait de croître à un rythme jamais atteint, tout en fragilisant les finances des Départements, l’Isère refusait ce fatalisme. Un branle-bas de combat était engagé par la nouvelle majorité départementale pour redonner de la confiance et un emploi à tous les allocataires.
Quatre ans plus tard, les résultats sont là : la courbe du RSA est résolument à la baisse en Isère – et ce de façon plus marquée qu’au plan national. Inscription des nouveaux allocataires dans un parcours d’insertion professionnelle dès leur entrée dans le dispositif, accompagnement personnalisé et tourné vers l’emploi, mesures incitatives auprès des employeurs (qui paradoxalement, ont souvent du mal à recruter), expérimentation de nouvelles méthodes de recrutement sans CV…
Toutes ces mesures, annoncées dans le plan pauvreté du gouvernement, le Département les a mises en œuvre sans attendre. Bien sûr, il reste beaucoup à faire et certains préjugés restent tenaces. Mais l’Isère tient le bon cap !
À SAVOIR : Le Département consacre plus 139 millions d’euros à l’insertion et 131 millions d’euros à l’allocation RSA. 5,8 millions d’euros sont aussi investis dans les actions d’insertion et 2,4 millions d’euros dans les emplois aidés.
On leur a demandé....
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La loi du 1er décembre 2008 instaurant le RSA a défini ainsi son objectif : “Le revenu de solidarité active a pour objet d’assurer aux bénéficiaires des moyens convenables d’existence afin de lutter contre la pauvreté, d’encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle et d’aider à l’insertion sociale des bénéficiaires.”
Une logique de « droits et de devoirs » réciproques qui fonde la stratégie du Département.
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Remplaçants dans les collèges
Accueillir les collégiens, entretenir et nettoyer les locaux, servir les repas au restaurant scolaire… Autant de missions indispensables effectuées au quotidien par 900 agents du Département dans les 96 collèges isérois.
Depuis deux ans, en cas d’absence et sans solution interne, leur remplacement est confié à des bénéficiaires du RSA via 13 sociétés d’insertion, dans le cadre d’un marché public. Soit 32 000 heures de travail sur l’année dans tous les territoires de l’Isère. “Les 34 collèges de l’agglomération grenobloise ont utilisé ce service en 2018, pour quelques heures ou plusieurs semaines, et ça fonctionne très bien”, se félicite Georges Badel, chargé de faire le lien entre les structures d’insertion et les gestionnaires de collège.
Pour les allocataires du RSA, c’est un moyen de remettre le pied à l’étrier. “Nous avons un référent au collège qui accueille les personnes et les oriente dans l’établissement, explique Sandryne Bohin-Wynen, gestionnaire au collège Massegu, à Vif. La plupart sont très motivées. L’idée, c’est qu’elles repartent avec du positif.” À la suite de ces missions, certains ont pu être recrutés pour des remplacements de longue durée ou comme contractuels
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Opération « Emploi d’abord » à Villefontaine
Villefontaine est l’une des villes de l’Isère où le taux de chômage et le nombre d’allocataires du RSA sont les plus élevés. Pourtant, sur ce bassin d’emploi, des entreprises peinent à trouver des collaborateurs. En complément des nombreuses autres actions déployées sur ce territoire, le Département expérimente depuis quelques mois une méthode innovante, « Transfer-IOD », qui a fait ses preuves dans la Gironde.
Objectif : permettre à ces demandeurs d’emploi d’accéder rapidement à un contrat durable, tout en offrant aux petites et moyennes entreprises un service de recrutement efficace (dont elles ne disposent généralement pas en interne). “Nous proposons aux TPE et PME de faire une analyse détaillée de leurs besoins, puis dans un second temps d’établir ensemble des fiches de poste très précises, explique Rebecca Andézian, chef de projet. Ces offres d’emploi étant formalisées, nous leur présentons des professionnels motivés et volontaires, qui rencontreront leurs futurs collègues sur le terrain. Tout cela, sans lettre ni CV. Nous demandons aux employeurs de s’engager sur des contrats de six mois au minimum ou à durée indéterminée (CDI), mais nous assurons en contrepartie un suivi des personnes recrutées durant leur période d’essai. C’est gagnant-gagnant.”
En deux mois, les trois conseillers emploi formés par le Département à cette méthode ont déjà pu décrocher une trentaine d’offres d’emploi fermes. En parallèle, 17 candidats potentiels, identifiés parmi les allocataires du RSA par leurs référents, se sont positionnés, dont deux ont démarré un contrat de travail. “Notre ambition sur un an est d’intégrer 100 candidats”, conclut Rebecca Andézian.