Laura Bonnefoy, médecin, reprend du service

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Vaccination, Laura Bonnefoy
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À 77 ans, Laura Bonnefoy, vice-présidente du Département en charge de la dépendance et du handicap, mais aussi médecin à la retraite, s'est portée volontaire pour vacciner les personnes âgées dans les résidences autonomie. Interview.

Isère Mag : Depuis le 15 janvier dernier, vous vous rendez dans les résidences autonomie de l'Isère pour vacciner les personnes âgées. Quel est le sens de votre démarche ?

Laura Bonnefoy : Dès le lancement de la campagne de vaccination, le Département a proposé à l'Agence régionale de santé (ARS) de prendre en charge la vaccination dans les résidences autonomie. Une trentaine, soit les trois quarts d'entre-elles nous ont sollicités. Depuis le 15 janvier, des équipes mobiles formées d'un médecin, d'une infirmière et d'un agent administratif, tous agents volontaires du Département, se rendent dans ces établissements au plus près des usagers. D'emblée, je me suis portée candidate pour participer à cette grande aventure collective de lutte contre la pandémie. Au total, j'interviens dans douze résidences. En tant que médecin, je voulais me rendre utile auprès des plus fragiles qui risquent de développer des formes graves de la maladie. Tout comme les Ehpad, les résidences autonomie subissent de plein fouet l'épidémie. Beaucoup de résidents sont tombés malades et le personnel a été lourdement éprouvé. Je tiens à m'associer à la douleur de toutes les familles, nombreuses en Isère, qui ont perdu un proche mais aussi à toutes celles qui doivent espacer leurs visites et souffrent de ne plus voir leurs parents. Je tiens aussi à saluer le travail et le dévouement des équipes qui font le maximum pour maintenir la vie sociale dans les établissements. Mais il faut faire vite, très vite pour retrouver au plus vite un retour à la normale. La vaccination est une chance. Ensemble, saisissons-là !

I.M : Que vous apporte cet engagement ?

L.B : La médecine est ma passion. J'ai toujours voulu être à l'écoute des gens. Après avoir passé ma thèse de médecine le 18 décembre 1970, je me suis installée comme médecin libéral à Vinay, un mois après. À cette époque, les femmes médecins étaient rares et ne trouvaient pas de poste de remplaçant dans les cabinets. Il fallait un peu se battre pour faire sa place mais le métier était passionnant. On se rendait chez les patients, à toute heure du jour et de la nuit, le week-end et les jours fériés. On connaissait toute la famille. On mettait des enfants au monde, on les conseillait quand ils devenaient parents. On les suivait tout au long de la vie. Une vraie médecine de proximité. J'ai arrêté d’exercer en 2004 et été élue maire de ma commune en 2008. Là encore, je me suis beaucoup investie. Idem lorsque j'ai été élue conseillère départementale en 2015 et que le président Jean-Pierre Barbier m'a confiée la vice-présidence aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Vous me demandez quel sens je donne à cet engagement ? Ma réponse : rester engagée !

I.M : Quelle leçon tirer de cette épidémie ?

L.B : 95 % des personnes qui vivent dans les résidences autonomie souhaitent être vaccinées. Elles se posent beaucoup de questions sur le vaccin, la durée de l'immunité... Je n'ai pas toujours une réponse à leur donner. Cette pandémie nous a réappris l'humilité, à faire attention aux autres en respectant les gestes barrière et à savourer le moment présent. Les aînés souhaitent revoir au plus vite leurs petits-enfants et on espère que la vaccination puisse leur redonner très vite cette possibilité.  Pour ma part, j'irai jusqu'au bout de cette campagne, fière d'être parmi les maillons de cette grande chaîne de solidarité.

 

 

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