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Depuis la rentrée, les élèves de 5e peuvent se faire vacciner gratuitement dans leur collège contre les papillomavirus humains (HPV). 17 000 ados sont concernés. Explications.
En avril dernier, Leila et Jules, 12 ans, élèves de 5e au collège François-Auguste-Ravier de Morestel, se sont fait vacciner gratuitement contre les papillomavirus humains dans leur établissement.
À l’initiative de cette action, le Département de l’Isère, qui, avec ses professionnels de santé, est intervenu dans plusieurs collèges, François-Auguste-Ravier donc, mais aussi la Garenne, à Voiron, et Henri-Wallon, à Saint-Martin-d’Hères, pour sensibiliser les adolescents à la nécessité de se prémunir contre cette infection. Une initiative-pilote qui prend aujourd’hui une dimension nationale avec le lancement d’une grande campagne de vaccination anti-HPV destinée à tous les élèves de 5e.
La lutte contre les papillomavirus est un véritable enjeu de santé publique. Chaque année, en France, les papillomavirus sont responsables de 2 900 cancers du col de l’utérus, de 1 500 cancers de la sphère ORL, de 1 500 cancers de l’anus et de plusieurs centaines de cancers de la vulve, du vagin et du pénis.
Au cours de leur vie, environ huit personnes sur dix seront exposées à ce virus qui se transmet par contact intime. Le préservatif ne protégeant que partiellement, le vaccin s’impose comme l’arme la plus performante !
Le vaccin est la meilleure arme contre les HPV
Inoculé dès 11 ans, il est efficace dans plus de 90 % des cas. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la combinaison de la vaccination et du dépistage permettrait d’éviter la totalité des cancers du col de l’utérus.
Pour Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la santé, qui pilote cette action en Isère, “cette campagne de vaccination permettra de mieux informer les parents sur l’intérêt de la vaccination contre les HPV. Elle leur évitera de courir chez le pharmacien, puis chez le médecin pour faire vacciner leur enfant. Autre avantage, la gratuité. En effet, si le vaccin est recommandé aux filles depuis 2007 et aux garçons depuis 2021, âgés de 11 à 14 ans, le reste à charge est actuellement de 76 euros pour les familles. Au collège, la vaccination est prise en charge par l’État.”
En pratique, il n’y aura aucune obligation. Les parents devront donner leur autorisation aux établissements scolaires qui les remettront aux professionnels de santé mandatés pour vacciner. La vaccination se déroulera ensuite en deux temps : une première dose sera administrée en novembre-décembre et une deuxième six mois plus tard.
Pour information, grâce à la vaccination en milieu scolaire pratiquée depuis 2007, l’Australie est sur le point d’éradiquer le cancer du col de l’utérus avec un taux de vaccination de 80 %.
Zoom
Éradiquer tous les cancers liés aux HPV
Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la santé
L’Isère est en pointe dans la lutte contre le HPV. Dès 2018, nous avons lancé une grande campagne de communication auprès des jeunes filles de 11 à 14 ans.
Puis en 2021, nous l’avons élargie aux garçons. Depuis, nous avons fourni 2 400 doses de vaccin aux centres vaccinateurs et aux centres de planification familiale. En trois ans, nous avons pu ainsi plus que doubler la couverture vaccinale sur l’ensemble du territoire isérois.
Elle atteint 43,3 % aujourd’hui, soit 2 points au-dessus de la moyenne nationale. Notre objectif est d’atteindre les 80 % d'ici à 2023 et d’éradiquer tous les cancers liés aux HPV.