- Notre histoire
Chaque jour du 20 août au 2 septembre, en coopération avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, nous vous faisons revivre dans ces colonnes la Libération de l’Isère, telle qu’elle s’est déroulée il y a 80 ans, jour par jour. Épisode 9...
Le 29 août 1944, une colonne allemande en provenance de Chanas-Jarcieu occupe à nouveau Beaurepaire. Des maisons sont incendiées avenue Victor-Hugo, d’autres brûlent près de la gare. Photo. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation – Département de l’Isère.
Les lundi 28 et du mardi 29 août 1944 restent des journées noires pour le Nord-Isère où les Allemands vont commettre leurs dernières violences avant de quitter le département. De nouvelles journées noires, car déjà, le 5 août , les occupants qui connaissent Beaurepaire comme un repaire de partisans et une plaque tournante dans l’approvisionnement du maquis, se livrent à de premières exactions.
À la suite d’un raid des résistants sur leurs troupes dans le Vercors qui a fait huit morts, les Allemands entrent dans la ville vers 11 heures pour se ravitailler et se loger. Ils réclament aussi huit cercueils pour des soldats tués par les maquisards du Vercors et surtout, ils regroupent sur l’actuelle place Yves-Pagneux tous les hommes âgés de 17 à 35 ans pour les interroger et rechercher des maquisards.
La croix de guerre pour Beaurepaire
Après cet épisode tragique, le lundi 28 août, une patrouille de blindés américains se présente à Beaurepaire. Joie des habitants qui commencent à pavoiser la ville. Hélas, ce n’est pas encore l’heure de la libération, mais un simple détachement en reconnaissance qui quitte bientôt la ville pour rendre compte de sa mission.
Le lendemain, une colonne allemande en déroute qui remonte de la vallée du Rhône par Chanas et Jarcieu entre à nouveau dans Beaurepaire. Les habitants se terrent, encore hantés par ce qu’ils ont vécu quelques jours auparavant. Les Allemands, eux, se déchaînent.
Ils incendient une dizaine de maisons avenue Victor-Hugo et près de la gare, brûlent l’hôtel Fiard, tirent sur les façades des immeubles et lancent des grenades. Des maisons et des magasins sont pillés. Le doyen de la commune voisine de Saint-Barthélemy, 88 ans, est abattu et les Allemands prennent 28 otages. Ils seront miraculeusement libérés le 31 août quand les troupes nazies repartent.
Sur leur passage, le 28 août, en remontant la vallée du Rhône, les Allemands ont aussi commis des assassinats à Chanas et Agnin, après l’élimination dans le quartier de la Bâtie, malgré les ordres contraires du général Koenig, patron des Forces françaises de l’intérieur, de deux soldats dans un side-car, en tête du convoi, par des maquisards. En représailles, vingt otages sont abattus (l’un d’eux est laissé pour mort et s’en sortira), quatre à Agnin, 16 à Chanas, dont un jeune de 14 ans.
Les funérailles de Denis Gardner, tué lors d’un parachutage en juin 1944 lors de la Libération de Beaurepaire.
Des morts qui font suite à une trop longue liste dans ce secteur de la vallée du Rhône en ce mois d’août 1944 où plusieurs personnes, résistants ou pas, mais toujours par représailles, sont aussi abattues à Sablons, Le Péage-de-Roussillon, Auberives-sur-Varèze, où deux maisons aussi sont incendiées.
Pour ce qui est de Beaurepaire, toujours est-il qu’en ce mois d’août qui a précédé la libération, la commune est devenue une ville martyre.
Elle sera finalement libérée par les Américains le 1er septembre 1944. C’est l’une des huit communes iséroises qui a reçu la croix de guerre