27 août 1944 : comment la Résistance a rétabli la République

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chefs de la résistance iséroise.
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Chaque jour du 20 août au 2 septembre, en coopération avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, nous vous faisons revivre dans ces colonnes la Libération de l’Isère, telle qu’elle s’est déroulée il y a 80 ans, jour par jour. Épisode 8...

Les principaux chefs des mouvements de la Résistance iséroise en réunion au sanatorium Les Petites Roches à Saint-Hilaire-du-Touvet en novembre 1943. De gauche à droite, on reconnaît Pierre Flaureau, Albert Reynier, Georges Cabane, Roger Bonamy, Alain Le Ray, Marius Clerc et Louis Nal. Photo. Coll. Musée de la Résistance et de la Déportation – Département de l’Isère.

 

Grenoble et une partie du département libérées : il est temps pour la Résistance de reprendre le pouvoir administratif. Une organisation qui a été anticipée pendant l’Occupation, notamment lors d’une réunion clandestine, au nom de code Monaco…

 

Nom de code Monaco. C’est une réunion qui aura fait date dans l’histoire de la Libération de l’Isère, jetant les bases de l’insurrection du département et du rétablissement de la République.

Nous sommes le 25 janvier 1944, en pleine Occupation. C’est à Méaudre, à l’hôtel de la Poste, que se réunissent les responsables des principaux mouvements de résistance.

Il y a là les représentants de Franc-Tireur (Eugène Samuel), Libération (André Sibellas), Combat (Alphonse Manhaudier), du Parti socialiste (Eugène Chavant), de l’Armée secrète (Albert Séguin de Reyniès), du Front national (Léon Chevallet), du Parti communiste (Pierre Flaureau). Tous fondent le CDLN, Comité départemental de la libération nationale, présidé par Albert Reynier (Vauban dans la clandestinité) désigné comme futur préfet de l’Isère.

 

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Albert Reynier, préfet de l’Isère à la Libération.
 

Dès Grenoble libéré le 22 août, les membres du CDLN, dont le président est Roger Bonamy, s’installent aux principaux postes de pouvoir.

Pierre Flaureau, secrétaire du comité, signe les actes administratifs jusqu’au 28 août malgré l’arrivée d’Albert Reynier, qui a été désigné préfet par le conseil national de la résistance. Frédéric Lafleur est élu maire de Grenoble par le conseil municipal provisoire. Le capitaine Alain Le Ray (chef FFI) assume le commandement militaire du département jusqu’à l’arrivée du général Humbert, alors que Louis Nal va diriger les forces de police.

 

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Roger Bonamy, président du comité départemental de la Libération, prononce un discours à Grenoble.
 

 

Rétablir la vie républicaine

Le CDLN a pour objectif de rétablir rapidement la vie républicaine sur le territoire. Ainsi, il prend plusieurs décisions en ce sens : il suspend les trois journaux ayant soutenu la politique de Vichy, Les Allobroges remplacent ainsi Le Petit Dauphinois. Un comité d’épuration est créé, notamment afin de traiter les questions de collaborations au sein des administrations et du système judiciaire. Le CDLN œuvre aussi pour faciliter le ravitaillement et limiter les pillages. 

Ainsi le CDLN, organe émanant de la Résistance, prend le pas dans ces journées de la Libération sur les directives du gouvernement provisoire de la République française qui prévoit une gestion par le préfet, assisté par les CDLN.

Toutes ces mesures permettent un rétablissement de la vie publique rapide et efficace, évitant ainsi un vent de panique, des violences populaires et la voracité des opportunistes, et d’affirmer le retour de la République et de ses valeurs.

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