La Belle Époque côté scène

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Sarah Bernhardt par Gabrielle Hébert, 1893 © Coll. Musée Hébert – Département de l’Isère
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Dans le cadre de la saison culturelle du Département, « Des habits et nous », la Maison Bergès revêt sa tenue de soirée pour nous emmener au théâtre, à la Belle Époque, au temps où Sarah Bernhardt ou Cyrano de Bergerac, le personnage d’Edmond Rostand, triomphaient sur les planches.

Sarah Bernhardt par Gabrielle Hébert, 1893 © Coll. Musée Hébert – Département de l’Isère

 

Cafés-concerts, théâtres, opéras, music-halls… Dans le Paris de la Belle Époque (1890-1914), le spectacle bat son plein sur scène comme dans la salle : la bourgeoisie vient découvrir les vedettes du moment et faire étalage d’élégance. Éventail et chapeau à plumes, jumelles incrustées de nacre, longs gants et carnet de bal : l’important est dans l’accessoire !

Cette effervescence gagne aussi la capitale des Alpes. À Lancey, au pied des montagnes de Belledonne, la maison de la famille Bergès, décorée sous l’influence d’Alphonse Mucha dans un style Art nouveau revisité, est en soi une invitation au théâtre. Dans le hall d’honneur, l’escalier à double volée met en scène la déesse de la « houille blanche », allégorie de l’hydroélectricité qui a fait la fortune familiale.

Dans ce décor tout en volutes et dorures byzantines, les costumes, affiches et objets rassemblés pour l’exposition font revivre une galerie de personnages chatoyants. On croise les silhouettes de Maurice Bergès et de son épouse Clotilde d’Anuzio, maîtres des lieux, en tenue de soirée : frac noir et chapeau-claque pour lui, robe ondulante bordée de sequins et de fleurs pour elle.

Très présente également, Cléo de Mérode, figure du Paris mondain, prête ses formes serpentines et sa beauté iconique pour la promotion du nouveau papier photo mis au point par les Bergès : Maurice, qui est aussi artiste, dessine lui-même l’affiche.

 

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Affiche pour les papiers photographiques Martin des papeteries Bergès, par Cardailhac alias Maurice Bergès, vers 1901 © Ville de Paris / Bibliothèque historique de la Ville de Paris
Affiche pour les papiers photographiques Martin des papeteries Bergès, par Cardailhac alias Maurice Bergès, vers 1901 © Ville de Paris / Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

 

Femme-fleurs et monstres sacrés

L’ami Mucha, qui dispose de sa propre chambre chez les Bergès, est bien évidemment mis à contribution. Inconnu à son arrivée à Paris en 1887, l’illustrateur tchèque est devenu célèbre en devenant l’affichiste attitré de Sarah Bernhardt. La « Divine » aux parures chamarrées incarne l’archétype de cette femme fleur idéalisée à la longue chevelure qui sera sa signature. 

Les Bergès en sont « fan » et collectionnent les œuvres de celle qui est aussi autrice d’ouvrages en prose et sculptrice. Ils auront d’ailleurs l’occasion d’applaudir la comédienne la plus célèbre au monde à domicile, au théâtre de Grenoble, tout comme l’acteur Constant Coquelin (dit Aîné), inoubliable Cyrano de Bergerac - le personnage imaginé par Edmond Rostand. 

À la fin de sa vie, en 1909, Coquelin créa la toute première maison de retraite pour les comédiens indigents à Pont-aux-Dames, en région parisienne. Nombre des costumes de scène présentés à la Maison Bergès proviennent d’ailleurs de son « Musée des artistes », aux côtés des robes d’époque collectionnées par Nathalie Harran – la Dame d’atours – et d’autres prêts prestigieux. Du grand spectacle !

 

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Pratique

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Au spectacle ! De Sarah Bernhardt à Cyrano de Bergerac

Jusqu’au 24 novembre 2024. Maison Bergès à Lancey-Villard-Bonnot.

musees.isere.fr

©J.S Faure

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