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En février 2023, le Département a mis à la disposition d’élèves en situation de handicap des accompagnateurs pour leurs trajets scolaires en transports en commun. Depuis, tous se déplacent en parfaite autonomie.
Malgré son handicap, Océane prend désormais les transports en commun en toute autonomie.
Océane, 16 ans, est porteuse d’un handicap psychique qui l’empêche de réaliser plusieurs tâches à la fois. Elle rencontre aussi de grandes difficultés de concentration, n’est pas très à l’aise en groupe et a parfois du mal à se repérer dans l’espace.
Aussi, pour se rendre au collège Lucie-Aubrac, à quelques kilomètres de son domicile, la jeune grenobloise devait il y a deux ans encore prendre un taxi. Jusqu’à ce que le Département lui propose d’utiliser les transports en commun avec un accompagnateur formé pour la guider et l’aider à prendre de l’assurance.
En quelques mois, l’adolescente a relevé le défi. Aujourd’hui, elle utilise le car, le bus et le tram, sans être accompagnée, y compris pour ses loisirs.
Favoriser les transports en commun
Chaque année, le Département consacre 14 millions d’euros au transport de 1 650 jeunes porteurs d’un handicap, scolarisés de la maternelle à l’université. Pour effectuer le trajet de chez eux à leur établissement, trois types d’aide sont disponibles : une bourse Transport en commun ; le remboursement des frais kilométriques pour les parents qui utilisent leur véhicule ; ou encore la prise en charge d’un service de transport adapté groupé, communément appelé « taxi » par les familles.
“On le sait, c’est très compliqué pour les personnes handicapées d’aller à l’école, chez leurs amis, chez le médecin. Or, pouvoir se déplacer est un droit fondamental pour accéder à d'autres droits essentiels comme l'éducation et la santé mais aussi pour accéder aux loisirs et s'insérer dans la société. C'est pourquoi il est essentiel d'aider les personnes handicapées qui le peuvent à gagner en autonomie dans leurs déplacements, insiste Delphine Hartmann, vice-présidente du Département en charge de l’autonomie et des handicaps. D’où l’idée de proposer des accompagnateurs à ceux qui n’ont pas de problèmes majeurs pour prendre le bus, le car ou le tram.”
Pour mettre en place cette opération-test, le Département s’est appuyé sur les compétences de la Mutualité française Isère, un organisme spécialisé dans l’économie sociale et solidaire qui œuvre pour l’inclusion des personnes fragilisées.
“Nous avons recruté sept personnes, détaille Philippe Szyjan, conseiller en insertion professionnelle et sociale. Nous les avons sensibilisées aux différentes formes de handicaps et aux solutions à apporter pour faire face aux troubles d’anxiété que peuvent ressentir les élèves dans les transports en commun. Par exemple, identifier un espace moins fréquenté ou attendre la deuxième rame de tram si la première est bondée…”
En complément, un agent du Département rencontre régulièrement les familles pour faire le point sur les progrès réalisés. Et ce, jusqu’à ce que le jeune devienne autonome et prenne sa liberté.
Zoom
Delphine Hartmann, vice-présidente du Département en charge de l’autonomie et des handicaps
La mobilité, c’est l’inclusion !
“Nous avons aujourd’hui 1 650 élèves en situation de handicap qui prennent le service de transport groupé pour rejoindre leur établissement. Beaucoup sont porteurs d’un handicap qui ne leur permet pas de faire autrement. Mais certains n’osent pas franchir le pas faute de confiance en eux.
Et parfois, il y a aussi des réticences du côté des parents. C’est pour eux que nous avons imaginé ce dispositif qui, pour l’heure, a été expérimenté dans l’agglomération grenobloise et sera progressivement étendu aux secteurs bien desservis par les transports en commun. Notre objectif est de mieux intégrer les jeunes en situation de handicap dans la société.”
©F.Pattou