L’automne, la magie opère dans les Chambaran

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Roybon
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Chapô

Leur nom signifierait « champ bon à rien ». Pourtant, les Chambaran possèdent une terre fertile cultivée par de nombreux producteurs locaux. On peut aussi y dénicher moult trésors naturels et patrimoniaux, que les brumes automnales entourent de mystère et de poésie.

Des côtes, des vallons tapissés de forêts avec parfois de vieux pommiers et de majestueux noyers, de petites routes de campagne sinueuses… le paysage est toujours un peu semblable mais jamais identique.

Frontalier avec la Drôme et délimité par la Valloire, la Bièvre et le Rhône, le territoire des Chambaran s’étend dans une jolie campagne vallonnée propice à la flânerie. Dans cette ambiance de « douce France » fourmillent des maisons traditionnelles en pisé, terre compactée et tassée avec des banches de coffrage.

Leurs soubassements ont été réalisés en galets roulés extraits d’une ancienne moraine glaciaire qui recouvrait les lieux et qu’on trouve en nombre dans la rivière de la Galaure. Loin de l’agitation urbaine, l’habitat est dispersé et les villages sont très peu peuplés.

La commune la plus importante (Roybon) ne compte que 1 230 habitants. Sur sa place centrale trône une copie conforme de la statue de la Liberté. Elle a été offerte à Mathias Saint-Romme, bienfaiteur de la commune, par le sculpteur alsacien Auguste Bartholdi, auteur de sa grande sœur de New York. On peut aussi y découvrir l’église Saint-Jean-Baptiste, un édifice de style néo-roman dessiné par l’architecte diocésain Berruyer tout en brique et en galets roulés disposés en épis ou en arêtes de poissons.

 

Une mine d’or de patrimoine et de nature

Mais ce n’est pas tout. Outre son célèbre village de Saint-Antoine-l’Abbaye, haut lieu de pèlerinage au Moyen-Âge, le territoire abrite un patrimoine discret et méconnu.Calfeutrée dans une combe à la lisière de Roybon, l’église Saint-Pierre-de Marnans, construite au XIIe siècle, est un véritable petit bijou de l’art roman. Entre 1288 et 1777, elle faisait partie d’un prieuré plus important qui dépendait de l’ordre des Antonins de Saint-Antoine-l’Abbaye. Ses façades en molasse dorée sont superbement sculptées.

 

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L’église de Châtenay et son célèbre carillon

 

Un peu plus loin, l’église de Châtenay se dresse avec un peu plus d’audace sur les hauteurs de la commune. Construite en 1862 par l’abbé Combalot, elle possède le plus ancien carillon du département et l’un des plus vieux de France aussi. Fait rare : il est pourvu de 19 cloches en airain.

Depuis 1995, il est activé manuellement à partir de son clavier d’origine, situé en dessous des cloches, par Chantal Charrier, une habitante du village qui interprète des airs de Bach, des chansons françaises et de la musique à danser tous les jeudis après-midi et, durant l’été, chaque samedi de 18 heures à 18h30. À l’intérieur, ses murs sont entièrement peints en bleu, jaune, rouge et vert.

En levant les yeux, on peut admirer sa superbe voûte bleue étoilée. Son mobilier liturgique en fonte a été fabriqué à Lyon par la maison Lanfrey-Baud qui a moulé la statue de la vierge de Fourvière.

 

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L’autre grand attrait de ce territoire est sa forêt. Elle s’étend sur plus de 7 300 hectares, englobant les communes de Tullins, Saint-Siméon-de-Bressieux, Saint-Marcellin et Roybon. À l’intérieur se situe le parc naturel de Chambaran, à Saint-Pierre-de-Bressieux. 

Ce parc privé se développe sur 300 hectares, avec 40 kilomètres de sentiers que l’on peut parcourir à pied, à cheval, à vélo et même en trottinette électrique tout-terrain durant l’été. Toutes sortes d’animaux de la forêt vivent ici en semi-liberté, cerfs, mouflons, chevreuils et sangliers. 

Sur ces terres à dominante forestière, la filière bois est très développée. Tournée vers l’élevage bovin, l’agriculture commence à se diversifier avec des producteurs très imaginatifs qui pratiquent la vente directe et font visiter leur ferme aux particuliers. 

À Saint-Pierre-de-Bressieux, Coralie Chenevas a ainsi repris en 2012 une exploitation familiale où elle cultive du safran, de la noix de Grenoble et de petits fruits rouges. Elle élève aussi des chevaux irlandais. Idéal pour un retour au naturel, les Chambaran se dévoilent progressivement.

 

©F. Pattou & P.Jayet

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Une balade : Sainte-Baudille, les Bonnettes

Au départ de la mairie de Marnans, cette balade de 13 kilomètres et de 489 mètres de dénivelé vous conduit à la découverte d’une partie du patrimoine rural et religieux des Chambaran.

Parmi les curiosités, les vieilles bâtisses des Bonnettes datant du XVIIe siècle, la stèle Notre-Dame de Saint-Baudille, élevée en 1870 en mémoire aux importants pèlerinages qui s’effectuaient au XVIe siècle pour sa source miraculeuse. 

Le chemin se termine sur de beaux panoramas donnant sur le Vercors et le mont Pilat. 

Plus d’information sur isereoutdoor.fr

©F.Pattou

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