- Ça s'explique
Les beaux jours arrivent. C’est le moment idéal pour découvrir l’Isère en marchant. Pour vous permettre d’en profiter, le Département contribue à l’entretien et la sécurisation de 9 000 kilomètres de sentiers de randonnée. Voici comment.
Interview de Christophe Suszylo, vice-président du Département en charge du tourisme et de l’attractivité, président d’Isère attractivité
Isère Mag : Chaque année, le Département consacre 700 000 euros à l’entretien et au développement du réseau de sentiers de randonnée labellisés. Pourquoi ?
Christophe Suszylo : La loi du 23 juillet 1983 a confié aux Départements le soin d’élaborer le plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR).
En Isère, nous sommes particulièrement bien dotés avec 9 000 kilomètres de sentiers labellisés et plus de 700 balades de vingt minutes à cinq heures. Ils traversent 18 intercommunalités, les deux parcs naturels régionaux du Vercors et de la Chartreuse, le parc national des Écrins et plus largement l’ensemble de nos massifs.
Ce réseau permet aux Isérois comme aux vacanciers de pratiquer la randonnée sur l’ensemble du territoire, qu’ils soient débutants ou aguerris, sur une demi-journée ou sur plusieurs jours. Notre rôle est d’en assurer la qualité et l’animation en aidant financièrement les intercommunalités et les parcs chargés de l’aménager, de le valoriser et de le sécuriser.
I. M. : Que faut-il pour qu’un sentier soit labellisé PDIPR ?
C. S. : En premier lieu, les sentiers doivent être ouverts à la circulation pédestre et idéalement aux cycles et aux chevaux. Nous devons aussi obtenir l’accord de l’ensemble des propriétaires des terrains concernés, qu’ils soient publics ou privés.
Nous avons également des exigences en termes de signalétique. Pour que les usagers puissent s’orienter, des flèches jaunes directionnelles indiquent le kilométrage à parcourir, et un marquage régulier à la peinture est réalisé sur les arbres et les rochers.
Enfin, des opérations d’élagage et l’installation de passerelles sont régulièrement effectuées pour assurer la sécurité des randonneurs. Des équipements de confort, comme des tables de pique-nique, peuvent aussi être installés.
I. M. : Quelle est la participation du Département ?
C. S. : Nous subventionnons les travaux d’entretien courant – l’élagage, la sécurisation, le renouvellement de la signalétique et du mobilier – ainsi que certains travaux d’aménagement, notamment lors de la création de nouveaux itinéraires ou d’équipements plus importants, les belvédères par exemple.
En parallèle, nous avons signé une convention avec la Fédération française de la randonnée pédestre qui, avec ses bénévoles, arpente régulièrement les sentiers pour nous faire remonter les points d’amélioration. Nous partageons ces observations avec les intercommunalités, lesquelles mettent en place les travaux nécessaires.
I. M. : Que faites-vous pour assurer la promotion de ce réseau ?
C. S : Des propositions d’itinéraires de randonnée pédestre, de VTT ou encore des balades équestres sont valorisées sur notre site et notre application Isère Outdoor (Android / iOS).
On y trouve plus de 500 topoguides gratuits et des conseils pour randonner en toute sécurité, dans le respect des autres usagers de la nature. Par ailleurs, l’agence Isère Attractivité mène des initiatives innovantes telles que « Ma rando sans voiture » ou la mise en valeur d’itinéraires alternatifs.
I. M. : Depuis la crise sanitaire, il y a un fort engouement pour les sports nature. Ce qui pose parfois un problème de partage des usages et du respect de certains codes. Comment y remédier ?
C. S : L’objectif est de veiller au respect du droit de propriété et de prendre en compte les enjeux environnementaux. Lorsque c’est nécessaire, nous animons des temps de concertation avec les acteurs territoriaux et les autres usagers de la nature, comme les éleveurs et les chasseurs.
Nous sensibilisons les pratiquants sur les questions de sécurité et de biodiversité avec des indications leur rappelant les règles à suivre, par exemple ne pas s’écarter des chemins balisés, ne pas nourrir les animaux sauvages et faire attention aux élevages protégés par les patous.
L’application Isère Outdoor intègre une rubrique « Partager la nature » qui donne des informations sur la présence des troupeaux en alpage ou encore la localisation des zones de chasse déclarées par les associations de chasseurs.