- Culture
- Expositions
Du 17 février 2024 au mois de septembre 2025, le réseau des musées du Département de l'Isère se pare de ses plus beaux atours pour une nouvelle saison culturelle cousue main sur le thème du vêtement et de la mode. Présentation.
En attestent les rares traces retrouvées dans les sépultures néolithiques, le vêtement, depuis la nuit des temps, revêt autant des fonctions utilitaires que symboliques et sociales. Qu’il cache ou exalte les formes, il en dit long sur nos histoires intimes et collectives.
Le Musée archéologique Saint-Laurent de Grenoble a ainsi laissé carte blanche à Rébecca Plisson, reine de l’enrubannage, pour redonner des couleurs aux squelettes et objets liturgiques exposés dans les lieux.
L'artiste rébécca (!) fabulatrice, reine de l'enrubannage.
Tout au long du dédale muséographique, de la grande tribune à la crypte, les œuvres en bretelles de soutien-gorge, matériau fétiche de l’artiste grenobloise, créent un chemin d’offrandes et de lumière, réminiscence des rituels funéraires de l’Antiquité et du Moyen Âge.
De la haute couture à la fast fashion
Plus près de nous, le musée Hébert raconte la mode du XIXe siècle, qui vit naître tout à la fois les premières maisons de haute couture et le prêt-à-porter. Des crinolines-cages démesurées et des faux-culs du Second Empire (qui réduisent les femmes à des « créatures de serre ») aux silhouettes en S de la Belle Époque, que de transformations !
Les tenues rassemblées par la collectionneuse Nathalie Harran (La Dame d’atours) et les tableaux empruntés dialoguent avec le mobilier et le décor du parcours permanent dans le frou-frou sensuel des étoffes.
Et pour faire contrepoint aux portraits de la haute société parisienne peints par Hébert tout en évoquant notre époque, le musée a convié l’artiste Denis Rouvre à investir la grande galerie avec sa série Ground Zero.
En collaboration avec les mouvements compagnons d’Emmaüs, le photographe des célébrités magnifie les personnes éloignées de notre société de consommation et les vêtements de seconde main dans des portraits en grand format composés comme des tableaux.
Poses, cadrages, jeux de lumière et décors feutrés… ses images ne sont pas sans faire écho à celles des maîtres de la Renaissance et du XIXe siècle.
Du luxe des matières nobles d’hier à la mode jetable d’aujourd’hui, cette double exposition nous donne matière à réfléchir autant qu’à rêver.
©Y. Siegel & D. Rouvre
Programme complet sur deshabitsetnous.isere.fr
Pratique
Des habits et nous, une saison culturelle 2024/25
Expositions, cartes blanches à des artistes, spectacles, défilés ou bals costumés… Les musées départementaux se mettent sur leur trente et un ! Extrait de la programmation :
- « Denis Rouvre. Photographies » Musée Hébert à La Tronche (à partir du 17 février 2024). « Vêtements et élégance.1800-1900. » Musée Hébert, à La Tronche (à partir du 17 février).
- « Sacrés rubans (!) », carte blanche à rébecca (!) fabulatrice. », au Musée archéologique Saint-Laurent, à Grenoble (à partir du 17 février).
- « Au spectacle ! Costumes 1900 » Maison Bergès, à Villard-Bonnot (à partir du 22 juin).
- « Comment m’habillerai-je ? Se vêtir sous la Révolution française (1789-1804) » Domaine de Vizille-musée de la Révolution française (à partir du 28 juin).
- « Sur un fil, ou l’art de se vêtir au Moyen Âge » Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye (à partir du 7 juillet).
- « Arcabas, l’étoffe haute en couleur » Musée Arcabas en Chartreuse (à partir du 4 avril).
Mais aussi…
- « Carnet de bal, de Marie-Antoinette à l’impératrice Eugénie (1780-1880 » Musée de Bourgoin-Jallieu (à partir du 25 mai).
- « François Guiguet (1860-1937), du dessin à l’œuvre » Maison Ravier à Morestel (à partir du 10 juillet).
©Y. Siegel