Les trésors engloutis des chevaliers de l’an mil

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Sous ses eaux bleues, le lac de Paladru recèle bien des secrets et légendes. Entre deux baignades, Léa et Antoine découvrent la véritable histoire des chevaliers paysans de l’an mil et de leurs ancêtres du néolithique, au nouveau Musée archéologique de Paladru (Malp).

L’eau peut détruire. Elle peut conserver aussi. Engloutis sous les flots du lac des siècles durant, des centaines d’objets de la vie quotidienne en matériaux organiques (bois, os ou cuir) et même des pollens ou graminées sont ainsi parvenus jusqu’à nous, remarquablement préservés. À l’air libre, ils auraient disparu.

Mis au jour grâce à quatre décennies de fouilles subaquatiques, puis traités selon un procédé unique chez ARC-Nucléart* à Grenoble, ces outils, armes, chaussures de toute taille, cuillères ou céramiques, exposés au nouveau Musée archéologique du lac de Paladru, livrent aujourd’hui un témoignage émouvant et singulier sur les femmes et les hommes qui vécurent sur ces rivages il y a des centaines ou des milliers d’années. Et qui ne semblaient pas si différents de nous. 

 
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Des objets uniques en Europe

Les plus anciens de ces objets ont été retrouvés sur la rive sud au lieu-dit « les Baigneurs » et datent de 2700 avant notre ère, au néolithique. 

Au fur et à mesure des fouilles entamées en 1976, l’habitat et le mode de vie des communautés villageoises venues s’installer sur la plage ont pu être reconstitués tel un puzzle : chasse, pêche et élevage, cueillette et cultures, fabrication d’outils et de poteries, tissage et vannerie. Certaines pièces rares (comme un couteau à moissonner en silex avec son manche en osier) témoignent de leurs échanges avec des régions parfois lointaines.

 

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Plus rare encore, la collection exhumée de la presqu’île marécageuse de Colletière transporte quant à elle les visiteurs autour de l’an mil de l’ère chrétienne, quand une troupe de chevaliers-paysans accompagnée de femmes et d’enfants débarque avec armes, animaux et bagages pour édifier une imposante ferme fortifiée dans la forêt. 

 

 

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Harnais de cheval, arbalètes, instruments de musique, chaussures en cuir de toute taille, parures de toilette, pièces de jeu d’échecs… autant d’indices d’une existence raffinée qui s’étend sur une trentaine d’années : en 1035, la remontée du niveau du lac les obligera à quitter les lieux.

Une pirogue entière du XIe siècle creusée dans un tronc de chêne constitue le « clou » de la collection. Le nouveau musée, qui s’inspire de sa forme, offre un écrin de choix à ces vestiges à travers une scénographie sensorielle. Le vaste plateau en pente douce, suggérant la descente du lac, nous immerge ainsi dans la vie de nos lointains ancêtres, en évoquant le patient travail des archéologues et chercheurs qui ont pu écrire leur histoire, fragment après fragment.

À la proue du musée, depuis la terrasse, la vue sur le lac en contrebas invite à la contemplation… 

 

*ARC-Nucléart est un atelier-laboratoire, hébergé sur le site du CEA Grenoble, dédié à la conservation et la restauration des objets du patrimoine en bois ou en cuir, il possède des compétences et des installations uniques en Europe pour le traitement des objets archéologiques en bois de grandes dimensions.

 

©T. Lefébure

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Plus d'infos : malp.fr

Pour aller plus loin : tourisme.paysvoironnais.com

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