- Ça s'explique
Le Département lance une campagne de sensibilisation pour protéger ses agents et les salariés des entreprises intervenant sur les routes départementales. Présentation.
Alors qu’elle assurait la circulation sur une zone de travaux pourtant signalée, Victoire Ballester, agent des routes du Département, a été mortellement percutée par un automobiliste l’été dernier. Ce drame a une nouvelle fois mis en avant le comportement inadapté de certains automobilistes aux abords des zones de chantier.
Interview de Bernard Perazio, vice-président du Département en charge des mobilités et de la construction publique.
Isère Mag : Que vous évoque cette tragédie qui a endeuillé le Département ?
Bernard Perazio : Pour nous tous, élus et agents, cette tragédie a été un véritable choc. Les caractéristiques des métiers des routes font que nos agents sont très exposés aux risques de la circulation, et notamment aux risques de suraccidents lorsqu’ils inter viennent avec leurs collègues de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers.
Depuis la fin de la Covid, on constate, hélas, davantage d’agressivité au volant, des incivilités (téléphone au volant), des conduites sous l’effet de l’alcool et des stupéfiants, avec des excès de vitesse hors du commun. Nos agents le constatent et le subissent au quotidien et ils ne sont pas les seuls.
C’est un problème général auquel sont confrontés tous les gestionnaires routiers, l’État, les communes, les intercommunalités et les sociétés d’autoroutes. Pour inciter les conducteurs à prendre conscience de la dangerosité de certains comportements et à ralentir aux abords des zones de travaux, le Département a lancé une campagne de sensibilisation. La sécurité des agents des routes, des salariés des entreprises qui interviennent sur nos chantiers, comme celle des usagers, est une de nos préoccupations majeures.
I. M. : Cette campagne d’information est-elle suffisante face à un sentiment d’insécurité grandissant ?
B. P. : Elle n’est qu’un axe de travail parmi d’autres pour optimiser la sécurité de nos agents. Nous ne partons pas d’une feuille blanche ! Le Département accompagne scrupuleusement la sécurité de ses équipes à travers des plans de formation spécifiques.
Des procédures permettent, par exemple, de déterminer la signalisation ou la pré-signalisation à mettre en place en fonction de la configuration d’une zone d’intervention et les équipements de protection individuels et collectifs nécessaires.
I. M. : Peut-on imaginer des chantiers routiers sous route fermée ?
B. P. : Nous le faisons déjà dans bien des cas. Mais cette option est souvent difficile à faire valider par les riverains et les usagers qui, du coup, doivent emprunter des déviations et allonger leur temps de parcours.
Personnellement, j’y suis favorable. À l’avenir, il n’est pas exclu que nous ayons davantage recours à cette possibilité, accompagnée bien sûr d’une bonne communication.
I. M. : Comment va se dérouler la campagne d’information que vous évoquiez en préambule ?
B. P. : Le président, Jean-Pierre Barbier, s’est engagé à mettre en œuvre cette campagne de communication pour rappeler à chacun ses devoirs de citoyen-automobiliste.
Cette campagne est déclinée dans de nombreux médias comme Le Dauphiné Libéré, France Bleu Isère ou encore TéléGrenoble, qui relaient nos messages de prévention.
D’autre part, un film, dans lequel les acteurs sont des agents des routes, va également être diffusé dans 76 salles de cinémas de l’Isère (voir ci-dessous). Son côté inédit, c’est qu’elle a été construite en associant étroitement les agents des routes du Département.
De l’étape de réflexion-conception jusqu’aux choix des scénarios et des visuels, une cinquantaine d’agents volontaires ont échangé sur leur vécu et leurs attentes. Vous en retrouvez certains sur nos affiches et nos flyers comme Jean-Philippe du centre d’entretien routier de Saint-Vincent-de-Mercuze.
Chaque jour, la sécurité, c’est l’affaire de tous. Pour la garantir, chacun doit se mobiliser.
Repères : cliquez pour agrandir
Podcast
Vous l’avez peut-être déjà rencontré ? Benoît Roger fait partie des 400 agents des routes qui interviennent sur les routes départementales de l’Isère. Il travaille sur le secteur de Bourg-d’Oisans, un territoire de montagne sujet aux aléas climatiques et pas toujours facile d’accès.
Entretien de la voirie, fauchage, signalisation, enlèvement d’encombrants… sa mission consiste à assurer la sécurité des usagers « H 24 » et par tous les temps. Alors si vous le croisez, levez le pied, faites attention ! Il vous en remerciera.
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