Gustave Eiffel s’invite chez Aristide Bergès

Le pont Eiffel
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Son nom est attaché au plus illustre des monuments parisiens… mais aussi à des centaines de constructions à structure métallique remarquables à travers le monde dont un pont sur l’Isère. Cent ans après sa disparition, la Maison Bergès rend hommage au génial innovateur.

Le pont Eiffel de la porte de France à Grenoble, orné de dauphins en bronze, réalisé en 1891 (détruit en 1956). ©Ville de Grenoble

 

Rien ne dit si Aristide Bergès (1833-1904) et Gustave Eiffel (1832-1923) lièrent connaissance, à l’École centrale des arts et manufactures à Paris. Le premier, originaire de l’Ariège, était déjà en troisième année en 1852 quand le second, venu de Bourgogne, faisait sa rentrée. 

Nul doute toutefois que les sujets de conversation auraient fusé entre le futur génie de l’hydroélectricité et celui qui deviendra le célèbre constructeur d’ouvrages à structures métalliques.

« Les deux hommes ont en commun la passion de l’innovation et un sens aigu de la communication, en pleine révolution industrielle. L’exposition trace aussi le portrait de toute une génération de Centraliens qui à la Belle Epoque, imagine des lendemains futuristes », affirme Sophie Mouton, conservatrice de la Maison Bergès.

 

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La Tour Eiffel
La Tour Eiffel en 1889 par Louis Tauzin. © Musées/Musée Carnavalet-Histoire de Paris.

 

Si Aristide Bergès aura son heure de gloire sur le tard, Gustave Eiffel accède très jeune à la notoriété : à 26 ans à peine, en 1858, on lui confie déjà le chantier d’une immense passerelle ferroviaire à Bordeaux. 

En faisant appel à la technique alors très novatrice des fondations à l’air comprimé (qu’il n’aura de cesse de développer), il réalise une vraie prouesse technique. Gares, ponts, viaducs, charpentes : l’ingénieux créateur des Établissements Eiffel enchaîne dès lors les commandes prestigieuses. 

Vers 1880, pour le centenaire de l’indépendance des États-Unis, il est ainsi associé au sculpteur français Bartholdi pour réaliser l’ossature de la statue de la Liberté – qui sera acheminée outre-Atlantique sur la frégate l’Isère ! 

 

Un pont sur l’Isère

En 1889, avec la réalisation de la Tour Eiffel, c’est l’apothéose : le monument phare de l’exposition universelle, préfabriqué dans ses ateliers en un temps record, devient tout de suite une star internationale. 

Deux ans plus tard, quand il remporte le marché du pont sur l’Isère à Grenoble (à la Porte de France), l’intrépide entrepreneur est toutefois empêtré dans le scandale financier du Canal de Panama, dont il devait construire les écluses. 

S’il est finalement relaxé, Gustave Eiffel se retirera néanmoins des affaires en 1893 pour se consacrer à ses recherches sur l’aérodynamie. 

Soutenu par trois belles arches d’acier, le pont de la Porte de France sera quant à lui détruit en 1956 pour laisser place à un ouvrage de plus grande ampleur. Un exemplaire des soixante-douze dauphins en fonte de fer qui l’ornaient, conservé au Musée dauphinois, sera présenté dans l’exposition. 

Grâce aux archives, peintures, sculptures, maquettes originales prêtées par le musée d’Orsay, le musée des Arts et Métiers et autres établissements prestigieux, les Isérois pourront découvrir à la fois la personnalité et l'œuvre — dont un projet de pont sur la Manche jamais réalisé qui fait écho aux conduites forcées utilisées par Aristide Bergès ! 

Ils auront même le plaisir d’entendre sa voix à l’accent chantant captée par l’un des tout premiers phonographes inventés par Thomas Edison.

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Pratique

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Gustave Eiffel

 

Gustave Eiffel. L’ingénieux ingénieur. 

  • Du 30 septembre au 3 mars 2024 ; Maison Bergès, Villard-Bonnot.
  • Entrée gratuite du mercredi au dimanche.
  • À ne pas manquer : le week-end inaugural, le samedi 30 septembre avec conférences, visites commentées, spectacle et une journée des enfants, le dimanche 1er octobre. 

 

Contact & réservation : 04 38 92 19 60 - maison-berges@isere.fr - musees.isere.fr

 

©RMN

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