Une chambre chez un senior ?

Hector, 23 ans, occupe une chambre chez Christiane 79 ans pour seulement 50 euros par mois. En échange, il lui rend de menus services et lui tient compagnie.

Etudiant en informatique à Bordeaux, Hector, 23 ans, effectue un stage de six mois à Montbonnot-Saint-Martin. Pas question pour lui de signer un bail pour si peu de temps et surtout de payer un loyer qui aurait sans doute été au-dessus de ses moyens. Pour se loger, l’étudiant a fait appel à Domicile inter générations isérois, DiGi. 

Cette association met en relation des étudiants, apprentis ou jeunes salariés en quête d’un logement avec des seniors qui ont besoin de compagnie et ont une chambre libre dans leur maison ou leur appartement. “C’est le principe de la cohabitation intergénérationnelle”, rappelle Manon Bellet, la directrice de DiGi.

Encadrée par la loi Elan, promulguée en novembre 2018 pour protéger les plus fragiles, ce service est accessible aux seniors propriétaires ou locataires, y compris dans le parc social. Il ne nécessite pas l’accord du bailleur. 

En Isère, les règles sont les suivantes : “La personne âgée met à disposition une chambre de 9 mètres carrés au minimum et donne accès aux parties communes de l’habitation, cuisine, sanitaires... Elle ne demande pas de loyer. En échange, le jeune lui verse une participation de 50 euros par mois et s’engage à lui rendre des menus services, courses, petits travaux de dépannage… Il doit également être présent quatre à cinq soirs par mois et un week-end sur deux en soirée.” 

Un autre dispositif, plus souple, permet aux jeunes d’être hébergés pour 150 euros mensuels, sans temps de présence imposée, mais plutôt des moments de convivialité. 

Une cohabitation qui s’étend dans tous les territoires 

Hector a pu trouver à se loger chez Christiane, 79 ans, qui vit seule en maison dans la vallée du Grésivaudan. “On fait la cuisine ensemble, on va au marché, on papote. C’est très enrichissant ! Ma présence la rassure énormément”, précise l’étudiant. Ilyass, 23 ans, qui occupe un rez-de-chaussée à Corenc chez Lucienne, bientôt centenaire, est lui aussi très satisfait. 

“Avant, je logeais dans un studio pour 450 euros par mois. C’était très difficile financièrement et humainement. Aujourd’hui, je me sens utile. Dès que Lucienne a besoin de quelque chose, elle peut compter sur moi !” 

L’an passé, 85 binômes se sont ainsi constitués. Mais les besoins sont bien plus importants. DiGi a donc décidé de développer la cohabitation intergénérationnelle dans de nouveaux territoires comme dans le Trièves et en Oisans.

Des initiatives ont aussi vu le jour dans le parc social et les résidences autonomie où des logements sont mis à disposition pour un ou plusieurs jeunes en échange de liens avec les résidents. 

Enfin, un nouveau concept, intitulé Slim 38 (Solidarité Logement intergénérationnel médecine), vient d’être créé pour les étudiants en médecine qui peuvent être hébergés chez un médecin retraité ou en activité. 

Des pistes pour qu’à l’approche de la rentrée, se loger ne soit plus une galère !