La Révolution française : tout un style !

Papier peint à arabesque de la manufacture Réveillon.

Inutile de chercher le style Révolution française dans la classification des arts décoratifs : entre le style Louis XVI et le style Directoire, les productions de la dernière décennie du XVIII^e siècle, depuis la prise de la Bastille en 1789 jusqu’aux premières années de la République (1792-1799), ne semblent pas exister. 

“Pour beaucoup, la décennie révolutionnaire reste assimilée à la période de la Terreur. Pourtant la vie a continué : l’ancien Garde-Meuble royal et les anciennes manufactures royales chargés de meubler et de décorer les palais de l’Ancien Régime sont devenus des institutions nationales, et une ligne budgétaire spécifique a été créée dès 1791 pour inciter les artistes à se mettre au service du nouveau régime”, expose Alain Chevalier, conservateur du musée de la Révolution française.

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Siège de l’ébéniste Georges Jacob ayant probablement servi au Comité de salut public. 

L’Antiquité, source d’inspiration

Le musée en fait une belle démonstration à travers les pièces de mobilier et les objets d’art d’exception rassemblés dans ses salles pour cette nouvelle exposition temporaire : jusque-là conservés dans les réserves ou dans celles du Mobilier national, une série de sièges de l’ébéniste Georges Jacob ayant probablement servi au Comité de salut public, des panneaux de papier peint au décor en arabesque (avec oiseaux, bouquets et vases à l’antique) de la manufacture Réveillon ayant orné une villa du Grésivaudan, un bureau d’acajou signé Adam Weisweiler (l’ébéniste favori de Marie-Antoinette, qui continua toutefois de prospérer sous la Révolution).

Parmi d’autres belles pièces, de gracieuses sculptures en biscuit (porcelaine fine de Sèvres), représentant l’une la France et l’autre la République, attestent de l’amour pour les symboles républicains… Sobriété, élégance des lignes droites, netteté des formes : après les courbes et les rocailles de l’Ancien Régime, ce n’est sans doute pas un hasard si les artistes trouvent leur inspiration du côté de l’Antiquité grecque et romaine. 

Une manière pour le musée d’aborder son quarantième anniversaire en beauté, prélude à toute une année de festivités.

©Musée de la Révolution française