Déchets de bord de route : n’en jetez plus !

Tous les quinze jours, sur la RD 1075, Cyril, Didier et Christian, du CER de Monestier-de-Clermont, remplissent en moyenne chacun un sac de 200 litres de déchets par kilomètre.

Cannettes en aluminium, récipients en verre et en matière plastique, emballages de sucreries, pots de yaourt, boîtes de conserve, paquets de cigarettes vides, masques anti-Covid, couches pour bébé, pneus, panneaux de polystyrène… C’est fou ce que l’on peut trouver dans nos fossés de bord de route, quand ce n’est pas un bâton de ski cassé ou, hélas, des bouteilles remplies d’urine ! 

En plus de leurs missions au quotidien, les agents des 29 centres d’entretien routier (CER) du Département de l’Isère interviennent régulièrement pour ramasser ces déchets qui s’accumulent au bord de nos routes et dans les fossés. 

“Outre la nuisance esthétique et environnementale, ces opérations de nettoyage sont absolument nécessaires pour préparer nos campagnes de fauche raisonnée. Sans cette opération préalable, nos matériels pourraient broyer et disperser ces déchets dans la nature, entraînant la pollution des sols, des nappes phréatiques, voire l’ingestion de microdéchets par les animaux”, explique Christian Cotte, chef du CER de Monestier-de-Clermont, qui gère notamment la RD 1075 jusqu’à Saint-Michel-les-Portes, un axe inter-régional très fréquenté.

Une signalétique pour lutter contre ce véritable fléau

Le pire, c’est que l’immense majorité de ces déchets abandonnés est recyclable (on parle de dizaines de tonnes chaque année !) et qu’il suffirait de les déposer dans les poubelles réservées à cet effet pour passer de l’incivilité… au respect de tous. 

“On en est encore loin, poursuit Christian Cotte. D’autant qu’il nous faut aussi être très vigilants lorsque nous intervenons en bord de chaussée. Nous sommes de plus en plus confrontés à des automobilistes trop pressés, négligents des risques qu’ils font prendre à tous !” 

N’oublions pas aussi qu’un simple mégot jeté dans la nature peut contaminer 500 litres d’eau ou, pire, s’il est mal éteint, être la cause d’un incendie. En période estivale, où le risque d’un départ de feu est important, on pourrait peut-être éviter cette mésaventure en utilisant un simple cendrier de poche, non ? 

Pour inciter les conducteurs indélicats à changer de comportement, tant en matière de sécurité que d’environnement, le Département de l’Isère a réalisé des panneaux informatifs – « La route, ce n’est pas une poubelle » – appelant chacun à davantage de civisme. Ils ont été principalement disposés sur les axes routiers à fort trafic, là où, par expérience, les collectes de déchets sont les plus importantes en volume avec les sorties d’autoroute. 

Quant à l’automobiliste fautif, que risque-t-il ? Des amendes forfaitaires sont prévues : de 135 à 375 euros. En cas de non-paiement, le contrevenant s'expose à des poursuites judiciaires.