Quand le collège entre en scène

Elodie, de la compagnie Ariadne, et Élisa, du collectif chorégraphique ÈS, incarnent les différents personnages.

À Bord d’âge, c’est un spectacle de trente-trois minutes qui percute, une comédie douce-amère incarnée par une comédienne, une danseuse et le squelette Oscar, qui se joue devant les élèves dans la salle de classe, au plus près des corps. 

Aboutissement de dix-huit mois de création avec des artistes en résidence dans des collèges de Grenoble et d’Échirolles, il raconte l’histoire de Jasmine, une jeune fille qui voudrait bien attirer l’attention d’un garçon de sa classe pendant un cours de SVT (sciences et vie de la terre) sur… « les hormones dans la reproduction ». 

Élodie, de la compagnie Ariadne, et Élisa, du collectif chorégraphique ÈS, incarnent les différents personnages, aux dialogues écrits par Julie Aminthe, autrice de théâtre. Les collégiens retrouvent un peu médusés leur propre gestuelle et toutes ces émotions et expériences partagées au fil des ateliers et des répétitions au cours de l’année : la « gênance », ce mot qui revient trop souvent dans leurs bouches pour traduire le trouble et l’embarras des corps, mais aussi l’énergie vitale, libérée par la danse, les larmes ravalées et les silences des filles. Tout cela, infusé et transcendé par la magie du spectacle vivant. 

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Faire taire les clichés

“Faire découvrir à la fois le travail d’écriture, la danse, la comédie, le son et la mise en scène à des jeunes de cinq classes et à quatre collèges différents : l’aventure n’a pas été simple, avec le Covid qui s’est ajouté, mais elle a été passionnante. Je suis prête à recommencer !”, s’enthousiasme Anne Courel, directrice de l’Espace 600 et metteuse en scène. 

Sarah Blancard, enseignante en lettres au collège Charles-Munch à Grenoble, renchérit : “L’expérience a été très riche. Elle a contribué à une meilleure cohésion au sein de la classe. Et à faire taire les clichés sur le théâtre qui serait pour les vieux, les profs et les intellos.”

©JP. Angei