Sophie de Lamar : De main de maître

Publié le
Modifié le
Sophie de Lamar
  • Artisanat
Chapô

Vous rêveriez d’accrocher un Modigliani ou un Basquiat dans votre salon, mais n’avez pas des millions à dépenser ? Sophie de Lamar, copiste et restauratrice de tableaux, accomplit des miracles.

À Saint-Victor de Cessieu dans les Vals du Dauphiné (carte)

 

Lignes noires, plans de couleurs primaires agencés selon une stricte composition géométrique : le style de Piet Mondrian (1872-1944) est reconnaissable au premier coup d’œil. Présentes dans les plus prestigieux musées, les œuvres du peintre néerlandais s’arrachent à prix d’or sur le marché de l’art.

Le tableau qui trône sur le chevalet au beau milieu de l’atelier de Sophie de Lamar, à Saint-Victor-de-Cessieu, ressemble à s’y méprendre à l’original. Mais il coûtera beaucoup moins cher à son commanditaire. 

« Attention, il n’est pas tout à fait sec, prévient la maîtresse des lieux. Je dois encore le rectifier. » Quelques traces de rouge se sont invitées dans un carreau blanc, travaillé au couteau dans une pâte épaisse. 

« Chaque copie demande un gros travail de documentation et d’observation pour s’imprégner des techniques de l’artiste. Dernièrement, on m’a commandé un Basquiat de deux mètres sur deux : j’ai dû m’initier à sa méthode de collage. Et je me suis procuré les gros bâtons d’huile qu’il utilisait pour faire ses coulures », précise Sophie. 

Seul le format diffère : « Si l’artiste est mort depuis moins de soixante-dix ans, il est interdit de reprendre les dimensions à l’identique. Je m’adapte généralement au cadre choisi par le client. » 

 

Image

 

Pas le droit d’interpréter

Posés dans un coin de l’atelier, on remarque encore un Caillebotte, un impressionniste de la fin du XIXe siècle présent au Musée d’Orsay, ou une petite peinture sur cuivre représentant un intérieur flamand de Samuel van Hoogstraten, proche de Vermeer : des œuvres que l’artiste a copiées pour son propre plaisir.  

« Petite, j’offrais déjà des Modigliani à mon entourage ! » 

Cette passionnée d’art, qui a toujours peint en amateur, s’est formée en 2010 à la copie et à la restauration à l’Atelier de la Renaissance à Lyon (aujourd’hui disparu). 

« J’ai appris à travailler dans les règles de l’art, de façon académique. Et surtout à ne pas interpréter. » 

Ses clients sont des particuliers, mais aussi des institutions publiques - églises, châteaux, musées… - qui lui confient la restauration de leur patrimoine. Cette semaine, trois statues d’église et un paravent du XVIIIe doivent arriver pour une cure de jouvence.

Encart

Plus d'informations : restauration-d-art.com

1
minutes de votre temps
A- A+
Publié le
Modifié le