Le Département lance Isère Véto

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Un vétérinaire dans une ferme
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Pour endiguer la baisse du nombre de vétérinaires en milieu rural, le Département a adopté le 24 juin le dispositif Isère Véto. L’objectif est de soutenir l’installation de nouveaux praticiens en Isère pour garantir aux éleveurs un maillage vétérinaire suffisant sur l’ensemble du territoire.

Les chiffres sont évocateurs. Sur les 300 vétérinaires exerçant en Isère, seuls 50 sont installés en milieu rural et 10 emplois équivalents temps plein environ s’occupent de 100 % du cheptel isérois.

À cela s’ajoutent d’autres craintes, comme le grand nombre de départs à la retraite attendu ces prochaines années, conjugué au peu d’entrain des jeunes diplômés à venir s’installer à la campagne.

“L’étude que nous avons commandée en 2020 aux étudiants de l’École nationale vétérinaire de Lyon, en y associant la direction départementale de la protection des populations, le Groupement de défense sanitaire, l’association Véto 38 et la Chambre d’agriculture, a confirmé une baisse de 30 % du nombre de vétérinaires dans notre département entre 2017 et 2020. Elle a également pointé du doigt des disparités importantes entre le Sud-Isère et le reste du département”, commente Jean Papadopulo, vice-président du Département délégué au Laboratoire départemental et à la santé animale.

La diminution des élevages laitiers, fragilisés notamment par la crise du lait, a en effet favorisé la fermeture de cabinets situés en secteur de montagne. Et les vétérinaires encore en activité sont au bord de la rupture avec de grandes amplitudes horaires et des tours de gardes de plus en plus rapprochés.

Président de Véto 38 et vétérinaire à Châbons, Benjamin Dubail reste optimiste : “On a des candidats pour faire de la ‘rurale’, mais tout l’enjeu est d’arriver à les implanter concrètement aux endroits stratégiques”, explique-t-il.

 

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En juin dernier, depuis l’exploitation d’Isabelle et Roland Badin, Jean-Pierre Barbier, président du Département, et Jean Papadopulo, vice-président délégué au laboratoire départemental et à la santé animale, présentaient le dispositif Isère Véto, en présence notamment de Cyrille Madinier, vice-président délégué à la ruralité, et de Benjamin Dubail, président de Véto 38. 

 

Un soutien à la ruralité

Fort de l’expérience acquise avec le dispositif Isère Médecins, le Département et la profession vétérinaire ont lancé en juin dernier Isère Véto pour favoriser l’installation de jeunes professionnels en milieu rural.

Le dispositif, doté de 80 000 euros cette année puis, dès l’an prochain, d’un budget de 100 000 euros par an, prévoit trois actions ciblées. D’abord, une aide forfaitaire à l’installation de 15 000 euros pour les praticiens qui exerceraient tout ou partie de leur activité en médecine vétérinaire rurale – ils devront en contrepartie prendre l’engagement d’exercer pendant une période minimale de trois ans sur ce territoire rural.

Puis, la prise en charge des frais de déplacement dans les territoires difficiles d’accès à hauteur de 0,20 euro le kilomètre, et, enfin, une indemnité de logement de 300 euro par mois pour les étudiants vétérinaires qui effectueront des stages de un à six mois dans un cabinet rural isérois.

“Avec ce dispositif, nous envisageons une à deux installations par an, ce qui limitera dans un premier temps l’hémorragie pour ensuite retrouver un maillage territorial suffisant, garantissant services aux éleveurs et surveillance sanitaire du territoire”, conclut Jean Papadopulo.

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Repères

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Jean Papadopulo, vice-président du Département délégué au Laboratoire départemental et à la santé animale

 

Si nous n’agissons pas rapidement, nous aurons des déserts vétérinaires qui fragiliseront la filière de l’élevage dans notre département.

 

© F.Pattou

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