- Société
Le Département a lancé un appel à projets sur la période 2021-2023 pour encourager la création de tiers-lieux dans les zones rurales et périurbaines de l’Isère et consolider ceux déjà en activité. À mi-parcours, certains sont opérationnels, comme à Saint-Marcellin.
Anne Rivet, Yasmine Salim, Quentin Pays et Cécile Riou forment l’équipe permanente du tiers-lieu numérique de Saint-Marcellin, inauguré le 19 novembre dernier.
Ambiance studieuse cet après-midi au tiers-lieu numérique de Saint-Marcellin. Quentin qui, depuis huit mois, anime des ateliers d’initiation à l’informatique, assure la permanence de l’espace de médiation numérique.
Trois postes de travail sont disponibles en libre-service pour des usagers inexpérimentés ou ne disposant pas d’un ordinateur à la maison. “Consultation de mails, numérisation de documents, préparation de cours… l’éventail des demandes est large”, précise-t-il.
Ouvert en mars 2020, en plein centre-ville, refermé aussitôt pour cause de crise sanitaire, cet espace collaboratif est né d’un besoin détecté par la municipalité. “Une analyse a mis en lumière les attentes d’un certain nombre de nos concitoyens en matière d’accès au numérique, explique Imen de Smedt, adjointe au maire de Saint-Marcellin et conseillère départementale.
Pour répondre à leurs besoins, mais aussi à ceux exprimés par notre tissu économique, éducatif et social, il était nécessaire d’ouvrir cet espace de savoir, de culture, d’échanges et de travail aussi, avec un objectif clairement affiché : promouvoir l’égalité des chances et l’accès aux droits.”
Depuis, le tiers-lieu de Saint-Marcellin a développé une offre de services complète avec un espace de coworking dédié aux télétravailleurs, un fablab, pour réparer des objets et créer des prototypes, et un dispositif de formation, le Campus connecté, le seul en Isère, où néobacheliers et personnes en reprise d’études peuvent suivre à distance un cursus d’enseignement supérieur.
Sans compter la Micro-Folie, ce musée numérique soutenu par l’État et piloté par La Villette, où le public peut venir découvrir 2 500 œuvres des grands musées nationaux sur écran géant et tablette.
Travailler en réseau…
Ce tiers-lieu fait partie des premières structures qui ont bénéficié d’un accompagnement financier du Département dans le cadre de l’appel à projets qu’il a lancé en février 2021. “Ces espaces collaboratifs correspondent à un réel besoin de vivre et de faire ensemble. Et parce qu’ils participent aussi à l’attractivité des territoires, le Département a mobilisé 11 millions d’euros pour encourager leur création, explique Annick Merle, vice-présidente du Département en charge des ressources humaines et de l’évaluation des politiques publiques.
L’objectif est de révéler 40 tiers-lieux sur trois ans en milieu rural et périurbain. Actuellement, 15 sont déjà ouverts, à Monestier-de-Clermont, au Sappey-en-Chartreuse ou à La Tour-du-Pin, quatre sont en travaux, 10 sont à l’étude et autant en projet”, poursuit-elle.
Si quantitativement, l’objectif devrait être atteint, l’autre étape est de faire en sorte qu’ils travaillent en réseau de manière à mutualiser leurs moyens, initier des animations communes. Il s’agit également de les promouvoir auprès du grand public et des professionnels des territoires, tous concernés par les services proposés – coworking, accompagnement numérique, innovation, lien social…
Repères
Annick Merle, vice-présidente du Département en charge des ressources humaines et de l’évaluation des politiques publiques
Le tiers-lieu : la nouvelle place de village
Durant la crise sanitaire, la mise en place du télétravail a révélé qu’une autre organisation du travail était possible. Mais son développement a généré aussi des besoins d’accompagnement, notamment en milieu rural, pour exploiter toutes les possibilités offertes par le numérique.
C’est pourquoi, pleinement engagé dans son rôle d’aménageur du territoire, le Département s’est impliqué dans la création de ces espaces collaboratifs.
Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater le succès de cette démarche. La contribution des habitants, la mobilisation des associations, la diversité des projets sont remarquables : médiation numérique, fablab, coworking, ressourcerie, ateliers de fabrication…
Les rencontres entre talents et compétences en proximité permettent de rompre l’isolement, d’échanger des idées, des savoir-faire et d’enrichir son projet. Le tiers-lieu, c’est la nouvelle place de village.