Stop aux violences conjugales

Publié le
Modifié le
En 2020 en France, 125 décès ont été provoqués par des violences intrafamiliales. Parmi les victimes, 102 étaient des femmes, dont deux en Isère.
  • Société
  • Citoyenneté
Chapô

En France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Chef de file de l’action sociale, le Département s’appuie sur ses compétences pour lutter contre ce fléau aux multiples visages.

En 2020 en France, 125 décès ont été provoqués par des violences intrafamiliales. Parmi les victimes, 102 étaient des femmes, dont deux en Isère.

 

“Et vous, dans votre couple, comment vous sentez-vous ? Quelles relations avez-vous avec votre conjoint ? Rencontrez-vous des difficultés et voulez-vous en parler ?”

Demain, ces questions pourront vous être posées par un agent du Département lors d’une demande d’allocation, d’aide au logement ou d’une consultation en protection maternelle et infantile (PMI).

L’objectif ? Détecter un fléau inacceptable, puni par la loi : les violences conjugales. Humiliations, menaces, traçage téléphonique, harcèlement sexuel, coups… quel que soit le milieu social, elles peuvent prendre de nombreuses formes et ne pas être forcément visibles.

D’autant que, la plupart du temps, les victimes se murent dans le silence, par pudeur, mais aussi par peur des représailles ou des préjudices que cela pourrait engendrer sur leurs enfants. “Il est très difficile de repérer les situations tout comme de trouver les mots pour aborder le problème avec la personne concernée”, confie Viviane Larman, référente technique violences conjugales et intrafamiliales au Département de l’Isère.

“Nous avons des compétences en matière d’insertion, d’accès au logement, de protection maternelle et infantile et de santé. Depuis 2017, nous formons les professionnels qui interviennent dans ces domaines afin que cette question soit systématiquement abordée. L’objectif est de libérer la parole des femmes pour mieux les soutenir et les accompagner”, rappelle Christophe Charles, vice-président du Département en charge de l’action sociale, de l’insertion et du logement.

 

Libérer la parole et soutenir les victimes

Pour ce faire, des initiatives sont aussi menées dans certains territoires où ont été créés des réseaux rassemblant plusieurs partenaires (agents du Département, gendarmerie, éducation nationale, médecins libéraux, bailleurs sociaux, professionnels de la santé, associations d’aide aux victimes…).

“Traiter les violences conjugales nécessite une approche pluridisciplinaire. D’où la nécessité de mettre autour de la table des professionnels d’horizons divers afin qu’ils puissent se donner des conseils et proposer des solutions adaptées”, explique Marie Champelovier, assistante sociale au Département et membre du groupe de référents qui pilote le réseau Réagir dans le Grésivaudan.

De nombreuses actions de terrain voient aussi le jour, comme dans le Sud-Grésivaudan, où des stands tenus par la gendarmerie, une conseillère conjugale et une psychologue sont régulièrement été installés dans les galeries commerciales pour sensibiliser le grand public.

Dans les Vals du Dauphiné, les services du Département réfléchissent aussi avec les élus du territoire pour prioriser l’accès des logements communaux aux victimes, le logement d’urgence relevant de la compétence de l’État.

Encart

Repères

Appelez le 3919 !

C’est le numéro de téléphone national pour les femmes victimes de violences. Il propose une écoute gratuite et anonyme, et oriente vers des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement.

Corps suite

Zoom

Image
Christophe Charles, vice-président en charge de l’action sociale, de l’insertion et du logement.

 

Être au plus près des victimes

Les violences conjugales sont un véritable fléau. Dans 40 % des cas, les faits débutent pendant la grossesse et les enfants sont les premiers à en faire les frais.

Ce problème impacte tous les domaines de la vie : santé, insertion, accès au logement, parentalité… Le Département a souhaité s’attaquer à ce phénomène en mettant en place un vaste plan d’actions.

Ainsi, nous soutenons des associations de médiation et d’aide aux victimes. Nous accompagnons aussi de nombreux projets, dont la création d’une maison des femmes à Grenoble, des espaces de rencontre et la mise en place de consultations et de prise en charge des traumatismes au Centre départemental de santé de Grenoble et de La Tour-du-Pin.

2
minutes de votre temps
A- A+
Publié le
Modifié le