Les chevaliers-paysans de l’an mille ont leur musée

Le nouveau musée en forme de pirogue inversée
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Après deux ans et demi de travaux, le Musée archéologique du lac de Paladru (Malp) a ouvert ses portes le 7 juin dernier. Une invitation à plonger dans la vie quotidienne au néolithique et au Moyen Âge, au bord du lac bleu.

Le nouveau musée en forme de pirogue inversée.

 

L’embarcation de couleur rouille, toute en lignes épurées, se profile dans la verdure, en léger surplomb du lac, au cœur du village de Paladru. Cinq mille ans après l’installation sur ses rives d’une petite colonie de cultivateurs à la fin du néolithique, mille ans après celle de paysans-cavaliers au Moyen Âge, le nouveau musée archéologique du lac de Paladru (Malp), construit par la Communauté d’agglomération du Pays voironnais (CAPV) et signé par l’agence d’architecture Basalt, nous immerge dans la vie de ces lointains ancêtres, dont les traces sont parvenues jusqu’à nous.

En trois décennies de fouilles archéologiques, des années 1970 à 2009, quelque 20 000 vestiges, providentiellement préservés par l’eau et la craie lacustre, ont en effet été sortis du lac et restaurés.

Cette collection unique, en grande partie propriété du Musée dauphinois, l’un des 11 musées départementaux, dispose désormais d’un écrin à sa mesure, sur 1 200 mètres carrés. Les 560 pièces sélectionnées pour la muséographie racontent la vie de tous les jours et ses évolutions à ces deux époques : des objets usuels (marmites et bouteilles en terre cuite, paniers, fuseaux à tisser, peignes de buis, couteaux à moissonner en silex et manche d’osier…), des jeux de société, un arçon de selle sculpté, des chaussures de cuir, des outils, des armes, des instruments de toilette… et même une pirogue du XIe siècle creusée dans un tronc de chêne !

 

Image

 

De l’archéologie à l’ethnologie

“Grâce aux pollens, graines et autres restes organiques retrouvés sur place, nous arrivons à avoir une idée précise du quotidien de ces villageois qui vécurent ici avant la remontée des eaux du lac ; aucun autre site n’a livré autant d’informations”, explique la directrice du Malp, Isabelle Dahy.

Telle une métaphore du lac qui se serait retiré, laissant à découvert les vestiges engloutis, l’espace d’exposition, d’un seul tenant, invite à une exploration par thématique, sans souci de chronologie. “On peut par exemple s’intéresser à l’habitat ou aux techniques de tissage et faire des allers-retours entre les différentes périodes”, suggère Gilles Vignier, scénographe de l’atelier Akiko. Une table ludique devant la terrasse, à la proue du bâtiment-pirogue, permet de voir évoluer le paysage et sa végétation à travers les siècles.

Des films ou des maquettes des villages parachèvent cette plongée dans l’histoire du lac et de ses habitants, de la préhistoire jusqu’à l’extraordinaire aventure des fouilles subaquatiques, au XXe siècle… Une belle épopée sur les traces de notre passé.

 

© S.Morand

Encart

Repères

  • 6 millions d’euros de budget (dont 1 million du Département et 2,6 millions de la CAPV)
  • 20 000 visiteurs attendus
  • 560 objets exposés, de –2699 av. J.-C. à 1035
Corps suite

Pratique

Malp, 51 rue du Lac, à Paladru.

Ouvert du mardi au dimanche (d’avril à octobre) de 10 heures à 12 h 30 et de 14 à 18 heures.

Contact : malp.fr

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