Les Alpes du matin calme

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La Chartreuse depuis la montée du Grand Veymont. Encre de Chine, aquarelle (2021).
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Eau, papier, pigments… en quelques traits de pinceau ou de calame, l’artiste coréenne Ji-Young Demol Park nous transmet ses émotions visuelles saisies sur le vif au fil de ses balades face aux sublimes paysages des Alpes de l’Isère et des massifs voisins. Un coup de cœur du musée Hébert.

La Chartreuse depuis la montée du Grand Veymont. Encre de Chine, aquarelle (2021)

 

Les paysages nous sont familiers : la Chartreuse vue depuis le Grand Veymont, la dent de Crolles, le pic Saint-Michel depuis le Moucherotte, la Meije depuis Chamrousse ou le lac d’Annecy… À travers le regard sensible et tout en nuances de gris, de blancs et de bruns de Ji-Young Demol Park, c’est comme si on les redécouvrait.

Vierges de toute présence humaine ou animale, les sommets et les paysages immaculés s’offrent dans leur pureté originelle, comme au commencement du monde.

 

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L’artiste Ji-Young Demol Park sur les hauteurs de Chartreuse

 

Ce sentiment de plénitude rare éprouvé par le randonneur face à la beauté de la nature, l’artiste coréenne le restitue en quelques traits de pinceau ou de calame à l’encre et à l’aquarelle dans des lavis éthérés et d’une remarquable acuité : “La précision des lignes de crête, les arbres, la neige, tout est là, reconnaissable, avec ce travail sur les vides et sur les ombres. Ji-Young réussit une synthèse entre les visions orientale et occidentale”, souligne Fabienne Pluchart, nouvelle responsable du musée Hébert.

 

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Le Pic Saint-Michel depuis le Moucherotte

 

Entre Orient et Occident

En Asie, traditionnellement, la peinture de paysage, ou shanshui  (littéralement, montagne et eau), célèbre en effet une nature en majesté, où l’humain n’apparaît au mieux que sous la forme d’une minuscule silhouette… À l’inverse, dans l’art occidental, le paysage, longtemps considéré comme un genre mineur, est perçu à hauteur d’homme.

Née en 1970 en Corée du Sud, où elle a suivi des études d’art, Ji-Young Demol Park, qui a toujours dessiné, a ensuite complété sa formation en Europe et décroché un diplôme national d’arts plastiques à Annecy, où elle s’est établie en 1997.

Après un passage par les installations d’art contemporain et la vidéo, cette amoureuse de la nature a délaissé la caméra pour renouer avec une pratique artistique plus spontanée, « sans filtre », à base d’eau, d’encre et de papier. Les impressions fugitives consignées dans ses carnets de croquis ou sur des rouleaux, lors de ses marches en montagne, sont ensuite retravaillées à l’atelier ou reportées en grand format. “C’est un retour à l’essentiel”, affirme-t-elle.

Parmi les 75 œuvres présentées au musée Hébert, 30 ont été réalisées spécialement pour l’exposition lors des périples de l’artiste en Isère. Dans ces murs où flottent encore l’âme du peintre Ernest Hébert et de son écrin de verdure, son travail est une belle invitation au voyage sensoriel et à la contemplation de la nature environnante avec d’autres yeux que les siens.

Encart

Pratique

« Contemplations, Ji-Young Demol Park. Un regard coréen sur les Alpes »

Au Musée Hébert, à La Tronche.

Jusqu’au 28 novembre - Entrée libre

musees.isere.fr

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