- Société
- Santé
L’arrivée d’un enfant au sein d’un foyer est un moment fort en émotions. Dès le troisième mois de grossesse, le Département propose aux futurs parents un entretien prénatal précoce pour mieux les préparer à la naissance et à la parentalité.
En 2019, 12 % des femmes enceintes iséroises ont réalisé un entretien prénatal précoce avec une sage-femme de PMI.
En février dernier, Justine, 37 ans, apprend qu’elle est enceinte de trois mois. Une grande joie mais aussi une source d’inquiétude pour cette jeune femme qui avait donné naissance en 2020 à un bébé mort-né.
“Je n’avais pas encore fait le deuil de cette grossesse non aboutie. De plus, j’avais été fragilisée par un accident de voiture qui m’avait provoqué de graves séquelles lombaires. Handicapée à 67 %, je craignais de perdre cet enfant et avais aussi peur de ne pas pouvoir m’en occuper”, témoigne-t-elle.
Pour se rassurer, la jeune femme se rend au service de protection maternelle infantile (PMI) le plus proche de chez elle. Elle a rendez-vous avec une sage-femme qui lui conseille un entretien prénatal précoce (EPP).
Un espace de parole confidentiel
Instauré par la loi sur la protection de l’enfance de mars 2007, l’entretien prénatal précoce doit être proposé à tous les futurs parents. Ce temps d’échange, pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, vient en complément des huit séances de préparation à la naissance.
Il peut être réalisé par une sage-femme, un gynécologue obstétricien, un médecin généraliste, en cabinet, à l’hôpital ou dans un service de PMI. Les femmes peuvent s’y rendre seules ou accompagnées de leur conjoint.
“Le Département emploie 16 sages-femmes de PMI. Réparties dans les 13 territoires de l’Isère, elles peuvent organiser ce rendez-vous à domicile ou en consultation. En 2019, 12 % des femmes enceintes ont pu bénéficier de cet entretien par nos professionnels”, rappelle Isabelle Gothie, médecin départemental.
“Nous évoquons la vie des futurs parents dans son ensemble avec une attention plus poussée sur la femme et sa santé. Il ne s’agit pas d’un examen médical, mais d’un espace de parole où l’on peut aborder les problèmes en toute confidentialité : antécédents médicaux, logement, contexte familial, addiction…”, précise Anne Seychal, sage-femme. À l’issue de cet entretien, une fiche de synthèse est remise à la patiente avec des préconisations en matière d’aide et de suivi.
Pour Justine, cet entretien a été d’une grande utilité. La sage-femme lui a proposé des séances de relaxation ainsi que l’aide d’une puéricultrice qui l’a conseillée sur l’achat de matériel adapté à son handicap. Elle lui a aussi montré les gestes à effectuer pour s’occuper de son petit Arthur qui est né en août dernier.
Zoom
La protection maternelle et infantile (PMI) : un service de proximité
Créée en 1945, la protection maternelle et infantile a pour mission d’accompagner les familles et d’assurer le suivi médical de leurs enfants jusqu’à l’âge de 6 ans.
C’est un service de proximité gratuit et ouvert à tous qui rassemble sages-femmes, puéricultrices, infirmières et médecins. Ce service s’occupe aussi de l’agrément des assistantes maternelles et des établissements d’accueil collectif des jeunes enfants ( crèches, MAM et haltes-garderies).