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Dans le cadre de son plan jeunesse, le Département finance cinq postes de monitrices-éducatrices qui interviennent dans huit internats isérois. Leur mission : accompagner les élèves qui ont besoin d’un environnement de travail plus structurant.
Selfies des internes pendant le temps consacré aux activités, le soir après le repas et les cours.
Manque de concentration, relations familiales difficiles, décrochage scolaire… Et si l’internat était une solution ? Sur les conseils d’une assistante sociale, les parents de Marie, 12 ans, ont choisi ce mode de scolarité pour leur fille qui vient d’entrer en sixième.
En CM2, elle manquait terriblement de confiance en elle. La famille était dans une période conflictuelle qui la mettait dans un mal-être psychologique important. Depuis qu’elle est en internat, au collège Raymond-Guelen de Pont-en-Royans, elle a fait d’énormes progrès. “Marie est de plus en plus impliquée en cours et vient de nous proposer une liste de projets pour les sorties et les activités”, témoigne Cyril Ouacham, le principal.
Un environnement propice au travail
Lieu neutre, conçu pour favoriser la réussite, l’internat scolaire peut être une alternative pour des élèves qui ont besoin d’un environnement propice au travail. “Chez nous, le dîner, la toilette et le coucher sont à heures fixes. Le soir, l’étude est obligatoire. Il y a aussi un moment dédié aux loisirs et à la détente”, rappelle Cyril Ouacham.
Offrant un cadre structurant et un encadrement spécifique, l’internat peut aussi être envisagé comme mesure préventive pour des jeunes en rupture familiale, mais dont la situation ne relève ni d’une mesure judiciaire, ni d’un placement.
Exemple, un divorce qui se passe mal, une communication rompue, des parents peu présents à cause de leurs horaires de travail… Pour encadrer ces jeunes qui traversent des difficultés passagères, le Département et le groupement d’employeurs Messa’GE ont décidé de financer cinq postes de monitrices-éducatrices chargées d’apporter un renfort éducatif dans les internats scolaires.
“Nous avons un rôle d’écoute et de soutien. En concertation avec l’élève, sa famille et l’équipe éducative, nous proposons les outils les mieux adaptés à ses problèmes. Ça peut être des activités collectives, comme des ateliers sur le harcèlement scolaire, sur le consentement sexuel, ou une rencontre avec un travailleur social, explique Vanessa Dubois, monitrice-éducatrice au collège et au lycée agricole Vallon-Bonnevaux de Saint-Jean-de-Bournay.
Il nous arrive parfois de devoir soutenir des élèves victimes de violences, de carences éducatives ou d’inceste… Dans ce cas, nous pouvons être amenées à déclencher une information préoccupante auprès des services de l’aide sociale à l’enfance.”
Pour l’heure, huit établissements, collèges et lycées agricoles, adhèrent à ce dispositif. Parmi les élèves suivis, beaucoup reprennent confiance en eux et améliorent leurs résultats scolaires.
À savoir
Pour plus d’informations, contactez la Maison du Département la plus proche de chez vous.
Liste sur isere.fr
Interview
Martine Kohly, vice-présidente en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports.
L’internat scolaire comme outil de prévention
Isère Mag : Vous souhaitez développer l’internat comme solution préventive pour des jeunes ponctuellement en mal-être. Pourquoi ?
Martine Kohly : Notre objectif est de faire le maximum pour maintenir les enfants dans leur cadre de vie avant que la situation ne dégénère et ne nécessite un placement.
De nombreuses familles traversent des difficultés passagères sans pour autant relever des mesures de l’aide sociale à l’enfance (ASE), surdimensionnées, coûteuses et parfois stigmatisantes. D’où ce dispositif qui permet d’intégrer les enfants dans un milieu scolaire rassurant et de bénéficier d’un suivi par une monitrice-éducatrice référente.