Les halles de marché tout un patrimoine

Patrimoine

Si beaucoup ont disparu depuis le Moyen Âge au fil des remaniements urbains, les halles de marché font toujours le charme de nos villes et villages. En Isère, quatre halles sont classées au titre des Monuments historiques.

En bois, en pierre ou en ossature métallique, les halles de marché ont toujours rythmé la vie des bourgs commerçants avant l’ère industrielle.

Au Moyen Âge, les « cohues », ainsi qu’on les appelait, étaient l’apanage du Roi et des seigneurs locaux, qui venaient y percevoir leurs droits de « cohuage » et « d’estalage ». Trop associées à l’Ancien Régime, beaucoup sont tombées en décrépitude après la Révolution. Mais certaines ont traversé les siècles.

La Halle de Crémieu

Depuis la fin du Moyen Âge, cette halle aux dimensions spectaculaires abrite le marché hebdomadaire chaque mercredi. Elle n’a guère changé de physionomie en cinq siècles !

En 1434, à sa construction, elle était la deuxième de France par sa taille : 61 mètres de long sur 19,5 mètres de large. L’impressionnante charpente de chêne supporte vaillamment les 400 tonnes de lauzes (la pierre plate locale) de sa toiture. Une belle mesure à grains en pierre taillée rappelle l’époque où les riches marchands crémolans fixaient le prix du grain pour tout le Royaume de France en fonction des quantités échangées ici.

La Halle de Mens

La capitale du Trièves bénéficie elle aussi d’une longue tradition commerçante : en témoigne sa halle à la charpente remarquable, plantée sur des piliers de pierre octogonaux.

L’édifice actuel date de 1841, une couverture en tuiles écaille ayant remplacé le chaume. Le marché se perpétue chaque samedi depuis le Moyen Âge.

La Halle de la Côte Saint-André

Monument historique depuis 1925, cette halle du XIII^e siècle, mentionnée dès 1281, compte parmi les plus vastes de la France médiévale encore intactes (76 mètres de long sur 29 mètres de large).

Construite au centre du bourg, sur un plan rectangulaire, elle se démarque par sa charpente en bois et sa toiture à quatre pans, surmontée de tuiles rondes. Paul Claudel y entendit La Damnation de Faust de Berlioz en 1935, dont il fit un bel éloge. Jusqu’en 2003, tous les concerts du Festival Berlioz étaient donnés sous sa voûte.

La Halle Sainte-Claire de Grenoble

En brique, verre et acier, cette halle, édifiée en 1874 dans le centre ancien, est typique de l’architecture métallique en vogue dans ces années-là, sur le modèle des halles Baltard de Paris. À

l’origine, sa vaste nef abritait plus de quatre-vingts boutiques, contre une vingtaine aujourd’hui. Monument historique depuis 2007, la halle a bénéficié d’une cure de jouvence dans les années 1990.

Retrouvez les marchés de l’Isère et faites le plein de saveurs : alpes-isere.com > rubrique « à déguster »

À voir également

Aux Roches-de-Condrieu

À quelques kilomètres de Vienne et de Roussillon, cette bourgade a des petits airs de Provence avec son joli port de plaisance, ses maisons de couleurs vives et… sa halle de marché de 1834, dressée sur douze piliers au centre du bourg. Entièrement restaurée en 2019, elle abrite le marché tous les mardis matins.

À Saint-Antoine-l’Abbaye

Le village est médiéval, mais la halle date du XIX^e siècle - l’ancienne ayant été très endommagée par les guerres de religion. En ossature bois, elle est coiffée d’un toit à deux pans couverts de tuiles canal.

À Virieu

Le 17 août 1793, en pleine tourmente révolutionnaire, la halle du XV^e siècle s’écroulait faute d’entretien. Reconstruite en 1815, elle fut remplacée en 1886 par un nouvel édifice soutenu par des colonnades.

Elle sert aujourd’hui de lieu d’animation culturelle et de collecte des noix à la Sainte-Catherine.