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À Vienne, la « petite Rome aux cinq collines » et aux quarante monuments historiques, les vieilles pierres racontent vingt-cinq siècles d’histoires. Une bande d’amis grenoblois s’est téléportée dans la vie d’une matrone viennoise du Ier siècle av. J.-C.
La ville se déploie en majesté depuis le belvédère de Pipet.
Dans l’Antiquité, tous les chemins provenant du Nord de l’Italie ne mènent pas à Rome, mais… vers Vienne !
Au bord du Rhône, la capitale des Allobroges, passage obligé pour rejoindre Lyon, Arles ou Marseille, n’a alors rien à envier à la ville éternelle côté infrastructures. Il suffit de monter au belvédère de Pipet (235 mètres d’altitude) pour mesurer cette splendeur passée et voir la cité se déployer majestueusement en escalier vers le fleuve avec les vestiges de son immense théâtre antique (13 500 places à l’époque) et de son odéon (3 000 places), où se produisaient les plus grands poètes et musiciens de l’Empire.
Le théâtre antique de Vienne.
Après une petite tournée dans la vieille ville pour admirer sa richesse architecturale (face A de leur visite), Laurie, Antoine et leurs amis grenoblois ont décidé de s’offrir une visite plus incarnée (face B). L’office de tourisme de Vienne-Condrieu propose en effet de « doubles expériences », comme les deux faces d’un vinyle.
Ce jour-là, ils partent pour une immersion dans la vie d’une Viennoise du IIe siècle. Après avoir réservé leurs billets, ils retrouvent leur guide Caroline. Munis chacun d’une tablette numérique - substitution contemporaine à l’antique tabula -, ils enclenchent la machine à remonter le temps : Caroline se transforme en Claudia, matrone romaine de la haute société, et commence à leur faire le tour du propriétaire depuis le vestige du mur d’enceinte construit sous l’Empereur Auguste – qui mesurait alors huit mètres de haut.
Direction ensuite le forum antique. Les deux arcades du portique romain restées debout laissent imaginer le chic de cette place commerçante qui constituait le cœur de ville. Claudia les emmène dans sa boutique de céramiques préférée, Terre d’art, qui perpétue une tradition pluriséculaire.
Au temple d’Auguste et Livie aussi (juste à côté), les Romaines avaient leur place, comme l’explique leur guide : "En tant que femme de notable, j’aurais pu être une flaminique, une prêtresse du culte impérial."
En sortant, le petit groupe s’offre une pause aux jardins de Cybèle, où l’une des scènes du festival jazz à Vienne se prépare pour un concert. Dans la première quinzaine de juillet, toute la ville résonne au son de la musique de midi à minuit !
Les amis ont bien l’intention de revenir en début de soirée pour siroter un verre en terrasse. En attendant, ils poursuivent leur visite au temps des femmes dans l’ancien quartier des entrepôts. Ces deux heures se sont trop vite écoulées.
© Arthur Viguier / Thomas Hytte
Plus d’infos : vienne-condrieu.com
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