Pont-en-Royans : habiter sur l’eau

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Pont-en-Royans, un village qui a les pieds dans l’eau.
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Situé au confluent de deux cours d’eau, la Bourne et la Vernaison, au débouché des gorges de la Bourne, Pont-en-Royans est l’un des villages les plus étonnants de l’Isère. Tout autour, de nombreuses richesses patrimoniales sont à découvrir.

Pont-en-Royans, un village qui a les pieds dans l’eau.

 

La carte postale a beaucoup circulé. À Pont-en-Royans, à l’extrême sud de l’Isère, les maisons sont suspendues au-dessus du vide à même le rocher grâce à de puissantes consoles de bois. Roses, blanches, teintées d’ocre, ces habitations se reflètent comme une aquarelle dans les eaux turquoise de la Bourne où elles trempent leurs pieds.

De passage sur le territoire, Laura et Michel, un jeune couple de Lyonnais, est conquis. Le lieu est magique. Construites au XVIe siècle, ces maisons sont intimement liées à l’histoire économique de la cité. À l’époque, Pont-en-Royans était en plein essor. Depuis le Moyen-Âge, on y développait le commerce du bois. Les troncs, coupés sur la montagne, y étaient acheminés à dos d’âne ou de mulet.

Ensuite, ils étaient assemblés pour créer des radeaux avec lesquels les commerçants descendaient sur la Bourne, l’Isère et le Rhône, jusqu’à Beaucaire, dans le Gard !

Ces habitations ont été construites pour favoriser leur transport, mais aussi par manque de place, le village étant coincé entre des falaises dans un canyon exigu. Inscrit aux Monuments historiques depuis 1944, cet ensemble architectural est devenu célèbre dans le monde entier.

Stendhal l’évoque dans ses Mémoires d’un touriste, paru en 1838. Il décrit les petits tuyaux ou latrines qui descendaient jusqu’à la rivière et les seaux qui servaient à puiser de l’eau, et termine par une anecdote : « Monsieur Buisson m’a fait manger d’excellentes truites : mais à ce repas, je n’ai bu que du vin ! »

Au fil des années, les routes se sont élargies et de nombreuses maisons ont dû être détruites. Il n’en subsiste plus qu’un tiers, soit une petite dizaine. Malheureusement, elles ne se visitent pas, à moins d’y être invité.

Pour admirer ce beau village, mieux vaut se garer à l’extérieur du centre-bourg et emprunter les berges de la Bourne où un chemin a été aménagé. Outre ces bâtisses insolites, Pont-en-Royans possède de nombreuses autres richesses, dont son bourg médiéval, anciennement dominé par un château. À côté, des jardins collectifs ont été aménagés pour le valoriser.

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À voir

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Le séchoir à noix de Cognin-les-Gorges

 

De très beaux séchoirs à noix

Ils participent à l’identité du Sud-Grésivaudan. Sur les rives gauche et droite de l’Isère, de Saint-Romans, en passant par La Rivière et Cognin-les-Gorges, subsistent de nombreux séchoirs à noix : des espèces d’immenses cages à oiseaux en linteaux de bois !

Il en existe trois sortes : les uns sont construits en sacoches comme des petits paniers accrochés sous le balcon. Les autres sont intégrés à la maison.

Enfin, certains sont autonomes. Le plus ancien a été classé Monument historique et se trouve à Cognin-les-Gorges. Et il y en a beaucoup à La Rivière, dont trois qui appartiennent à Franck Adiard. À Vinay, au musée du Grand Séchoir, on peut découvrir la culture de la noix et les différents types de séchoirs.

« Ces structures sont parties de l’ingéniosité des hommes qui ont dû trouver une solution pour sécher les noix. Leur culture remonte au XVIIe siècle et s’est développée à la fin du XIXe siècle avec l’arrivée du phylloxera », explique Nelly Puaux, coordinatrice au Grand Séchoir, qui a participé à un inventaire des séchoirs les plus emblématiques. Une application mobile permet de les localiser.

Plus d’infos : legrandsechoir.fr

 

© F. Pattou

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Où dormir ?

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La Galicière à Chatte

Cette ancienne fabrique de soie datant de la fin du XVIIIe siècle, protégée au titre des Monuments historiques, propose une magnifique suite nommée « Cocon », en référence à l’univers soyeux de la magnanerie.

alagaliciere.fr - 06 20 43 67 41

Pour aller plus loin : tourisme.saintmarcellin-vercors-isere.fr

 

© Luc Boegly

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