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Parce que vivre en sécurité et confortablement tout en tissant du lien est essentiel pour les personnes âgées ou en situation de handicap, le Département va financer des projets de vie sociale partagée dans des habitats inclusifs.
Aux Vignes, à Grenoble, le déjeuner est pris en commun entre résidents et auxiliaires de vie… selon les envies.
Vieillir en toute indépendance, mais bien entourée. C’est le choix qu’a fait Liliane, 79 ans, en emménageant aux Vignes il y a dix ans. Créé en 2001 à Grenoble, dans le quartier de l’Île-Verte, ce lieu de vie pour personnes âgées comprend 12 T2 ainsi qu’un T7 de trois chambres pouvant accueillir trois personnes en colocation. Le tout intégré à un programme social de 60 logements.
Ici, chaque résident peut recevoir sa famille ou ses amis et organiser librement son quotidien. Particularité, des auxiliaires de vie se relaient pour assurer une présence 24 h/24. Régulièrement, Adeline, animatrice, intervient avec des professionnels et des bénévoles pour organiser des sorties au musée, à la bibliothèque ou des rencontres avec les voisins.
Nous sommes dans un habitat inclusif : un lieu de vie pour les personnes âgées et les personnes en situation de handicap qui ne veulent plus rester seules chez elles, sans pour autant entrer dans un établissement.
L’alternative entre le domicile et l’établissement médicalisé
Ce style d’habitat est entièrement conçu pour préserver l’autonomie et lutter contre l’isolement. Le principe : les logements sont situés à proximité des commerces, des transports, des établissements médico-sociaux et des médecins. Pour favoriser l’inclusion dans la cité, un professionnel est chargé d’organiser un projet de vie sociale et partagée. Initié par l’État dans le cadre de la loi Elan de 2018, ce dispositif sera en partie financé par le Département dès 2022.
“Une vingtaine de projets devraient sortir de terre. Notre financement sera calculé en fonction de l’importance des actions proposées”, rappelle Fabien Calonego, directeur du service autonomie au Département. Cette aide devrait concerner de nombreux porteurs de projet.
Exemple, l’Association des familles de traumatisés crâniens et de l’Isère a créé trois maisons partagées dans l’agglomération grenobloise pour 12 résidents. Son président Varoujan Derderian explique : “Chez nous, chacun a un espace de vie privé et participe avec ses trois colocataires à des activités qui améliorent l’autonomie. Nous avons aussi recruté une animatrice, Julie, qui est en lien avec les familles et les soignants.”
C’est le cas aussi de l’Association familiale de l’Isère pour personnes handicapées (Afiph) propose à Fontaine 12 logements inclusifs pour les personnes en situation de handicap. “Notre objectif est de permettre à nos résidents de s’affirmer comme des citoyens à part entière en accédant à l’ensemble de leurs droits. Marine, notre animatrice, est la clef de voûte du lien social. Elle veille à ce qu’ils prennent leur place dans la commune aux côtés des autres habitants”, témoigne Frédéric Leblanc, directeur du département habitat, vie sociale et professionnelle à l’Afiph.
Ce nouveau type d’habitat convivial et solidaire a le vent en poupe car il préserve avant tout la liberté et l’intimité de chacun.
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Delphine Hartmann, vice-présidente en charge de l’autonomie et des handicaps.
Une autre vision du handicap et du grand âge
Les personnes âgées et les personnes en situation de handicap doivent pouvoir choisir leur lieu de vie comme l’ensemble des citoyens. Elles doivent pouvoir organiser leur quotidien le plus normalement possible et en toute liberté, mais aussi participer à des sorties, des rencontres, des activités sportives…
Le projet de vie sociale et partagée proposé dans les habitats inclusifs leur permet de prendre place dans la cité quelles que soient leurs fragilités. Le Département s’engage à accompagner les porteurs de projets.
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