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Pour permettre un meilleur accès aux soins sur l’ensemble du territoire, le Département va lancer l’acte II d’Isère Médecins, son plan de lutte contre les déserts médicaux. Le dispositif mis en place en 2017 affiche un bilan satisfaisant et encourage à poursuivre l’effort.
Les docteurs Étienne Massin et Paul Simmonot vont s’installer à Vienne grâce aux aides du Département de l’Isère.
Dans le courant de l’été, les docteurs Étienne Massin et Paul Simonnot, qui se sont rencontrés à la faculté de médecine de Lyon, vont s’installer à Vienne dans une maison de santé pluridisciplinaire avec deux autres confrères, une sage-femme et une infirmière.
Avec moins de sept médecins pour 10 000 habitants, la ville est classée en zone de « désert médical ». Étienne et Paul y officieront pendant au moins deux ans. En échange de cet engagement, le Département leur a attribué une bourse de 56 000 euros qu’ils ont reçue en six versements dès la fin de leur première année d’internat. Un coup de pouce financier souvent bienvenu pour les étudiants et une très bonne nouvelle pour les habitants de Vienne en attente de praticiens.
En France comme en Isère, l’accès aux soins est de plus en plus préoccupant. En dix ans, le département a perdu 10 % de ses médecins et, avec les futurs départs à la retraite (plus de la moitié des généralistes ont plus de 55 ans), la quasi-totalité du territoire devrait être prochainement impactée par cette situation. Pour y répondre, le Département a, dès 2017, pris les devants en créant un dispositif baptisé « Isère médecins ».
Déjà 137 médecins installés en Isère
Le principe repose d’une part sur une bourse de 56 000 euros octroyée à tout interne qui s’engage à exercer pendant au moins 570 jours dans un territoire identifié comme prioritaire par la collectivité.
D’autre part, une aide de 10 000 euros est attribuée à tout médecin généraliste qui s’installe en Isère dans un secteur en déficit médical. Une cellule a été mise en place pour leur permettre de préparer leur installation, par des visites de territoires notamment. Enfin et pour favoriser la formation, 750 euros sont alloués aux médecins acceptant de devenir maître de stage.
“Grâce à ce plan, nous avons convaincu 137 nouveaux médecins, soit plus du double de ce que nous avions initialement prévu. Quatre-vingts ont bénéficié de la bourse d’étude et 77 de l’aide à l’installation. Parmi les boursiers, 21 sont déjà installés et certains internes effectuent déjà des remplacements”, se félicite Aymeric Sentier, chargé de mission santé et responsable d’Isère médecins.
Par ailleurs, et toujours grâce à ce dispositif, le Département finance à hauteur de 100 000 euros la création ou l’extension des maisons, pôles et centres de santé. “L’objectif est de satisfaire les jeunes médecins qui souhaitent travailler en équipe. Nous avons actuellement 27 structures d’exercice coordonné dont 24 maisons de santé pluridisciplinaires”, poursuit Aymeric Sentier.
Le Département mène actuellement une réflexion pour rendre ce dispositif encore plus performant et satisfaire pleinement les patients.
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Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la santé.
L’accès aux soins partout et pour tous
Lutter contre les déserts médicaux est une urgence absolue. Sur 521 communes, 421 manquent cruellement de médecins. Or, en ville comme à la campagne, l’accès à la médecine est une priorité.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de conserver la compétence santé et de créer un dispositif novateur à l’écoute des médecins et des futurs médecins pour les convaincre de venir s’installer en Isère.
Aujourd’hui, ce dispositif a fait ses preuves mais nous allons le faire évoluer pour qu’il puisse encore mieux s’adapter aux besoins des Isérois et à la spécificité de chaque territoire.