Le handicap ne doit pas être un frein au sport

Robin et Marc Lamothe seront en Corse cet été pour boucler les 180 kilomètres du GR 20.Un périple de quinze jours et 10 000 mètres de dénivelée, qu’ils effectueront avec deux jeunes, l’un autiste, l’autre atteint du syndrome de Gilles de La Tourette. Pas de quoi effrayer ces deux frères jumeaux de 33 ans. “Parce que le handicap ne doit pas être un frein à la pratique du sport”, affirme Robin.

Après une longue expérience d’auxiliaire de vie scolaire puis d’auxiliaire de vie à domicile, ce fou de montagne, de vélo et de course a pied a tourné le dos à un avenir prévisible pour concilier sa passion du sport avec sa « vocation handicap ».

« S’adapter aux pathologies de chacun »

En 2018, il a créé, à Gières, Handi Garde, une association qui propose des activités sportives aux publics handicapés. Son frère Marc l’a rejoint en 2020. Randonnées, ski, chiens de traîneau, vélo, canoë… l’association s’adapte aux goûts et aux pathologies de chacun. Quatre-vingts pourcents des jeunes qu’elle accompagne sont autistes.

“Ils sont en attente de structure, souvent isolés, et attendent ces séances avec impatience”, confie Robin, qui accueille également des malvoyants, des personnes en fauteuil et d’autres souffrant des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

Robin et Marc, qui peuvent compter sur l’aide d’une trentaine de bénévoles, accompagnent 40 jeunes à l’année. “C’est beaucoup de responsabilités, il y a les crises à gérer, des préoccupations d’ordre financier”, concèdent les jumeaux. “Mais lorsqu’une personne qui ne parle pas vous sourit, c’est du bonheur puissance mille”, s’émerveille Robin, qui prépare déjà un nouveau défi pour l’automne. “Un ultra-trail de 100 kilomètres dans le Sahara en joëlette avec un jeune en fauteuil et un jeune myopathe.”

© Jessy Penelon