Poteaux bouchés, faune préservée !

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Au centre d’entretien routier (CER) de Saint-Marcellin comme dans tous les CER du département, obturer les panneaux de signalisation routière est ancré dans les pratiques. À droite, Yann Moreau, chef de service aménagement, aux côtés de Maxime François, agent d’exploitation, et d’Hubert Veyret, technicien.
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Le Département s’est engagé à faire disparaître cette source de danger que représentent les poteaux creux de signalisation routière pour les espèces animales. Mais il reste encore à faire…

Au centre d’entretien routier (CER) de Saint-Marcellin comme dans tous les CER du département, obturer les panneaux de signalisation routière est ancré dans les pratiques. À droite, Yann Moreau, chef de service aménagement, aux côtés de Maxime François, agent d’exploitation, et d’Hubert Veyret, technicien.

 

C’est un problème récurrent qui, depuis longtemps, mobilise le Département de l’Isère et bon nombre d’associations de protection de la nature. Les panneaux de signalisation routière non obturés à leur sommet peuvent devenir des pièges mortels pour les oiseaux, petits mammifères et autres reptiles qui, poussés par leur instinct cavernicole, s’y aventurent en quête de nourriture ou d’un abri et, le plus souvent, ne peuvent plus en ressortir.

“Tous les mâts et poteaux neufs qui bordent nos voiries sont aujourd’hui systématiquement équipés de calottes en matière plastique ou en métal pour les prémunir contre la rouille qui pourrait se développer à l’intérieur, mais aussi pour empêcher la petite faune de s’y introduire, explique Yann Moreau, chef du service aménagement à la Maison du Département du Sud-Grésivaudan, à Saint-Marcellin. Cependant, il est possible que le bouchon parte ou se dégrade lorsque le support a été impacté par un choc, un accident, du vandalisme… ou qu’il n’y en ait jamais eu sur des poteaux plus anciens.”

 

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L’ exemple de La Buisse…

En septembre dernier à La Buisse, près de Voiron, un recensement de ces pièges à petite faune a été entrepris par la municipalité, alertée par l’association Le Pic vert. Et le résultat a surpris bon nombre d’acteurs présents : sur 11,5 km de voirie, 94 poteaux non obturés ont été identifiés*.

Lorsque l’on sait que le réseau routier et autoroutier isérois représente environ 16 500 km, on peut imaginer (sans pour autant en tirer de hâtives conclusions mathématiques) le nombre de pièges toujours actifs sur l’ensemble du département ! Quant aux animaux impactés, mésanges, sittelles, pics, chouettes, écureuils, loirs, lérots ou encore chauves-souris, nombre d’entre eux sont protégés par la loi et, pour certains, dans un état de conservation défavorable.

Partageant le constat de la dangerosité de ces poteaux creux, Bernard Perazio, vice-président du Département en charge de la voirie, a demandé aux services du Département d’être particulièrement attentifs à cette problématique.

“J’ai demandé aux équipes qui patrouillent quotidiennement sur les 4 680 km de réseau départemental de vérifier si nos supports de signalisation routière sont bien équipés de bouchons et, en cas d’absence, d’en poser le plus rapidement possible. J’invite également tous les maires de l’Isère à se mobiliser, en ville comme à la campagne, pour vérifier si, sur leur territoire, ce type de panneau non bouché existe encore.”

Au-delà de cette action de préservation d’espèces animales, obturer les poteaux de signalisation routière peut aussi s’avérer être une formidable opportunité pour lutter contre un fléau récurrent à la belle saison : la prolifération des moustiques. En effet, les supports non obturés constituent des réserves d’eau stagnante qui, réchauffées par le soleil, sont favorables au développement des larves de l’insecte, source de nuisances et de risque sanitaire.

 

* Source : Le Dauphiné libéré du 2 octobre 2020.
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