Des musées fermés… mais bien vivants

Publié le
Modifié le
La Rentrée solennelle au palais de justice de Grenoble le 3 novembre 1865, du peintre grenoblois Diodore Rahoul, a été acquis par le musée Dauphinois.
  • Culture
  • Patrimoine
Chapô

En l’absence des visiteurs, la vie continue dans les musées départementaux, où les équipes s’activent pour enrichir, préserver et valoriser les collections.

La Rentrée solennelle au palais de justice de Grenoble le 3 novembre 1865, du peintre grenoblois Diodore Rahoul, a été acquis par le musée Dauphinois.

 

Une chambre photographique du XIXe siècle au musée de l’Ancien évêché. Un diatrète du IVe siècle, mystérieux vase de verre découvert sur le site du Musée archéologique Saint-Laurent à Grenoble. Une sculpture en biscuit du prince impérial et de son chien Néro signée Carpeaux au musée Hébert…

Chaque jour depuis le premier confinement, les équipes des 11 musées départementaux extraient des pépites de leurs collections et nous racontent leur histoire via les réseaux sociaux ou sur le Web, dans des bulles vidéo ludiques ou en détail… On découvre ou redécouvre ainsi des objets et des œuvres exposés dans les salles des musées dans leur intimité, sous toutes leurs facettes.

Mais la valorisation des collections n’est que la partie émergée du travail de l’ombre accompli hors expositions. Après un inventaire détaillé de ses fonds, le musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère a pu ainsi lancer une collecte d’objets de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, à un moment charnière où les derniers témoins disparaissent et où les greniers se vident.

Au Domaine départemental de Vizille, les équipes du musée se sont attelées quant à elles au « bichonnage » des quelque 4 000 ouvrages historiques conservés à la bibliothèque Périer. Des livres de voyage, des procès-verbaux ou des ouvrages de la Pléiade datés pour les plus anciens de l’époque des Lumières – dont certains sont de véritables œuvres d’art – qui ont été ainsi aspirés, savonnés, cirés avant d’être dûment répertoriés avec l’aide de Véronique Abat-Belli, détachée temporairement des Archives départementales de l’Isère (en plein déménagement).

 

Des pièces d’exception

Le travail habituel de recherche et d’enrichissement des collections se poursuit en parallèle. Quelques pièces d’exception viendront ainsi compléter les fonds de nos musées, comme ce précis hiéroglyphique de Jean-François Champollion, daté de 1828.

C’est l’un des textes fondateurs du déchiffrement, avec une émouvante dédicace de sa main au roi Charles X et une très belle reliure de cuir rouge”, précise Caroline Dugand, conservatrice du nouveau musée Champollion, à Vif.

Tout aussi rare, une réduction pour piano du « Ballet des sylphes » de La Damnation de Faust datée de 1852, signée de la main d’Hector Berlioz : “Cette partition totalement inconnue, retrouvée à Bâle, va rejoindre notre collection de partitions autographes du compositeur”, se réjouit Antoine Troncy, conservateur au musée Berlioz, à La Côte-Saint-André.

Autre pièce majeure acquise par le Musée dauphinois : un superbe tableau du peintre grenoblois Diodore Rahoult, exposé au Salon de Paris de 1868, La Rentrée solennelle au palais de justice de Grenoble le 3 novembre 1865. Il aura toute sa place au palais du parlement restauré… Vivement la réouverture !

Corps suite

Zoom

À découvrir en ligne

2
minutes de votre temps
A- A+
Publié le
Modifié le