Une formation universitaire pour les allocataires du RSA

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Passionné par les ressources humaines, Flavien, qui était allocataire du RSA, a repris des études et a signé un contrat d’alternance avec le Département de l’Isère.
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En octobre 2020, le Département de l’Isère a signé une convention avec l’Université Grenoble Alpes pour permettre aux allocataires du RSA de niveau bac + 2 ou supérieur de reprendre leurs études dans des filières ayant un fort potentiel de recrutement. Un précieux coup de pouce...

Passionné par les ressources humaines, Flavien, qui était allocataire du RSA, a repris des études et a signé un contrat d’alternance avec le Département de l’Isère.

 

Après une année en faculté de médecine et deux en biochimie, Flavien, 26 ans, a arrêté ses études sans aucune qualification. Pendant deux ans, il a enchaîné les missions en intérim comme agent d’accueil avec le revenu de solidarité active (RSA) en complément.

Depuis octobre, il est de retour sur les bancs de l’université où il prépare une licence dans les métiers de la gestion des ressources humaines. En parallèle, il a signé un contrat en alternance avec le Département de l’Isère, au service recrutement mobilité compétences.

Actuellement en France, comme Flavien, environ 10 % des allocataires du RSA ont un niveau bac + 2, voire supérieur, et rencontrent néanmoins des difficultés d’insertion. D’où l’idée du Département de s’associer à l’UGA pour leur permettre d’accéder à des formations universitaires diplômantes à visée professionnelle favorisant leur retour vers l’emploi.

Concrètement, ces formations, d’une durée d’un an, doivent être suivies prioritairement en alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation selon l’âge de la personne) et, dans ce cas, permettre aux étudiants d’être rémunérés comme salariés et de sortir du dispositif RSA. Elles peuvent également être effectuées en formation continue. Le Département maintient alors leurs droits au RSA et cofinance les frais pédagogiques avec l’UGA.

 

Une deuxième chance pour l’insertion

Rappelons qu’aujourd’hui la poursuite des études est incompatible avec l’attribution d’allocations comme le chômage et le RSA, sauf si l’on assume seul la charge d’un ou de plusieurs enfants ! Le Département a donc fait le choix d’accorder des dérogations dans le cadre de ce projet innovant.

Grâce à cette mesure, Amandine, 32 ans, titulaire d’un bac + 2 en informatique, a pu ainsi reprendre des études en développement de logiciels tout en gardant son allocation RSA. “Sans cela, je n’aurais pas pu faire face à mes dépenses de logement. Je ne peux pas compter sur l’aide de mes parents. De plus, j’ai la quasi-certitude de trouver un emploi !”, se réjouit-elle.

Pour l’heure, une dizaine de jeunes adultes allocataires du RSA bénéficient de ce dispositif qui devrait se développer plus largement cette année. Une solution parmi tant d’autres pour favoriser le retour à l’emploi.

Avec la crise sanitaire, le nombre d’allocataires du RSA a bondi de près de 10 % en Isère comme au plan national en 2020. Beaucoup de nouveaux bénéficiaires ont moins de 30 ans.

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Marie Lemaire, directrice de la formation continue et de l’apprentissage à l’Université Grenoble Alpes
 

“Ouvrir l’université aux allocataires du RSA”
 

“Ce partenariat avec le Département va nous permettre de mieux faire connaître nos formations professionnelles.

Notre objectif est d’ouvrir nos portes à des personnes exclues du monde du travail, mais qui ont tous les moyens de suivre un enseignement supérieur leur permettant d’acquérir les compétences nécessaires à leur employabilité.

À moyen terme, nous souhaitons promouvoir davantage ce dispositif en repérant et en sensibilisant le public qui a besoin d’une remise à niveau.”

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