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Depuis un an, le Département propose de nouveaux systèmes d’échanges pour remplacer les cafés des aidants. Objectif, maintenir le lien avec celles et ceux qui accompagnent un proche dépendant et sont lourdement impactés par la crise sanitaire qui n’en finit pas.
Brigitte, qui s’occupe de son mari en perte d’autonomie, bénéficie d’un accompagnement psychologique individualisé par téléphone.
Un tête-à-tête 24 h/24 avec une personne dépendante et la quasi-impossibilité de sortir de chez soi. Avec l’épidémie de Covid-19 et les nombreuses restrictions mises en place, les aidants familiaux vivent un véritable parcours du combattant.
Selon une enquête, 52 % déclarent s’être retrouvés seuls à accompagner leur proche, contre 33 % auparavant. “La fermeture des lieux de répit : accueils de jour, hébergement temporaire ; la réduction des interventions des services à domicile, mais aussi la peur de transmettre le virus ont accentué leurs difficultés. Le confinement et le couvre-feu sont des facteurs d’isolement supplémentaires”, témoigne Estelle Quénard, psychologue, qui anime une fois par mois un café des aidants virtuel à Tignieu-Jameyzieu, dans le Nord-Isère.
Depuis le début de la crise sanitaire, les cafés des aidants, lieux et temps d’échanges entre aidants, ont dû suspendre leur activité ou revoir leurs effectifs à la baisse. Les services autonomie du Département ont donc décidé de proposer des alternatives, comme ici à Tignieu-Jameyzieu, avec des séances en visioconférence.
Libérer la parole...
Le principe reste le même : permettre à toutes celles et ceux qui épaulent un proche de partager leurs expériences et de trouver des solutions pour mieux faire face au quotidien. Comme dans un café des aidants, les participants discutent autour d’un thème : les limites de la relation d’aide, la perte de l’estime de soi… Un psychologue et un travailleur social animent les échanges et font circuler la parole librement. Seule différence, les rencontres s’effectuent en ligne sur Internet à partir de chez soi.
Martine, 67 ans, qui s’occupe depuis cinq ans de sa maman atteinte de la maladie d’Alzheimer, apprécie beaucoup. “J’attends toujours ce rendez-vous avec impatience. Cette période est très difficile à vivre. On se soutient, on se serre les coudes. On maintient le lien”, confie-t-elle.
Parallèlement, le Département a mis en place des accompagnements psychologiques individualisés par téléphone pour tous ceux qui ne sont plus en capacité de se déplacer et ont été identifiés dans le besoin.
“Lors de nos visites à domicile, nous repérons des personnes qui ne savent pas où trouver de l’aide. Nous les mettons en relation avec un psychologue, qui les appelle pour convenir d’un ou de plusieurs rendez-vous, au rythme qui leur convient”, explique Laure Verger, cheffe du service autonomie de la Maison du Département du Grésivaudan.
Ce dispositif rencontre un véritable succès. “Depuis trois ans, mon époux souffre de la maladie à corps de Lewy. J’ai du mal à le laisser seul et à prendre du temps pour moi. Lors de la première séance, la psychologue m’a encouragée à sortir pour me distraire et à m’extraire du sentiment de culpabilité”, confesse Brigitte, 63 ans, habitante de Pontcharra.
Zoom
Les cafés des aidants reprennent petit à petit
Dès sa création en 2003, l’Association française des aidants a développé, sur l’ensemble du territoire national, un réseau de cafés des aidants : des lieux, des temps et des espaces d’échange qui ont vocation à accompagner les aidants non professionnels dans leurs difficultés.
Généralement, ces rencontres se tiennent dans un bar ou un restaurant autour d’un café. En Isère, certains ont repris dans une salle et dans le respect des gestes barrières (six personnes au maximum, port du masque, distance de 2 mètres…).
À Villard-de-Lans, Vézeronce-Curtin, Vizille, Jarrie, Corenc, Meylan et La Tronche
Plus d’infos : aidants.fr & isere.fr