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Majorité départementale

Le Département, plus que jamais indispensable

L’échelon départemental est une division territoriale historique de notre pays. Imaginé dès l’Ancien Régime, le découpage départemental est mis en œuvre lors de la Révolution française, simplifiant considérablement l’organisation des territoires. Depuis deux siècles, il bénéficie d’une grande stabilité car les départements correspondent à des réalités historiques et à des identités locales. Ni trop grand, ni trop petit, le Département est bien l’échelon le plus adapté au processus de décentralisation.

Les lois de 1982 sont en effet une avancée considérable, en transférant le pouvoir exécutif du conseil général du préfet au président de l’assemblée départementale. Les élus de terrain prennent le pas sur le représentant de l’Etat. Après ce bon départ, toutefois, les réformes successives sont décevantes, et ajoutent de la complexité et de la confusion.

Ces dernières années, c’est la volonté de supprimer le Département qui revient avec insistance. En 2008, déjà, le « Rapport Attali », auquel a contribué Emmanuel Macron, propose la suppression progressive des conseils généraux. En 2014, Manuel Valls, Premier ministre du gouvernement socialiste, annonce la disparition des départements à l’horizon 2021, dans une réforme territoriale improvisée. En 2018, juste avant la crise des « Gilets jaunes », Emmanuel Macron envisage l’absorption des départements les plus urbains par les métropoles.

Cette vision est à contre-courant des besoins des territoires de notre pays. La gestion de l’épidémie de Covid-19 a démontré, si besoin en était encore, toute l’utilité des départements. Ils se sont retrouvés en première ligne et ont démontré qu’ils étaient un échelon de proximité indispensable, permettant réactivité et efficacité face aux besoins. Après avoir fait preuve de souplesse et d’initiative pendant la crise sanitaire, les départements seront de nouveau fortement sollicités pour répondre à la crise sociale.

Alors que la défiance envers les institutions ne cesse d’augmenter et que la violence devient de plus en plus courante, le Département peut et doit être le moteur du retour de la confiance et de l’apaisement. Parce qu’il est à la bonne taille, comparé à des régions devenues trop grandes pour incarner la proximité. Parce qu’il est diversifié, entre villes et campagnes, contrairement aux métropoles, qui regroupent des secteurs globalement très urbanisés. Parce que les conseillers départementaux sont les élus d’un territoire clairement identifié, le canton, et pas ceux d’une liste ou d’un parti politique.

Alors que les promesses d’une nouvelle décentralisation, annoncée par le Président de la République au moment du grand débat national en 2019, puis, à nouveau, il y a quelques mois, lors du déconfinement, peinent à se concrétiser, nous renouvelons notre conviction qu’il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de renforcer et de stabiliser le rôle des collectivités territoriales.

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