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- Collectivités locales
Alors que les 512 maires et 18 présidents de communautés de communes de l’Isère viennent d’être élus ou réélus, le Département organise une série de rencontres sur l’ensemble du territoire pour leur rappeler comment il peut les aider à réaliser leurs projets.
Quelques semaines après la sortie du confinement, dans une crise sanitaire sans précédent, une série de rencontres avec les maires a été organisée par le Département, dès le mois de juin, pour présenter les dispositifs d'aide et d'accompagnement existants.
Qu’il s’agisse du soutien aux écoles primaires, du développement touristique, de l’entretien pour l’assainissement et l’acheminement de l’eau potable, des constructions d’équipements sportifs, culturels ou sociaux, voire de l’aménagement des villages, le Département, chef de file en matière de solidarité territoriale, est le premier partenaire des communes et intercommunalités.
Une politique de décentralisation à l’échelle départementale
Chaque année, 50 millions d’euros sont ainsi attribués aux collectivités, dont la moitié est affectée directement aux 13 territoires, en fonction de leur surface et de leur population. L’autre partie permet de financer des projets dits structurants, eau, assainissement, voirie…
“Notre volonté est d’offrir à tous les Isérois le même niveau de service et d’équipement et ce quel que soit leur lieu d’habitation. Avec la raréfaction de l’argent public, beaucoup de communes, notamment les plus petites, ne pourraient mener seules leurs projets. Alors nous devons les aider. Pour cela, un seul mot d’ordre : la proximité”, explique Frédérique Puissat, conseillère départementale du canton de Matheysine-Trièves.
Le 29 juin dernier, Jean-Pierre Barbier et Frédérique Puissat rencontraient les élus des territoires de Bièvre-Valloire et de l’Isère rhodanienne à La Côte-Saint-André, en présence de Séverine Battin, directrice générale des services du Département de l’Isère.
En Isère, une véritable politique de décentralisation à l’échelle locale a été engagée. Trois fois par an, des conférences sont organisées avec les élus où ils présentent leurs dossiers. Ces échanges permettent de cerner les besoins, mais aussi d’éviter les doublons, de mutualiser les moyens et de calibrer financièrement les projets.
Pour accompagner les communes et les intercommunalités dans leurs projets de construction ou de rénovation d’écoles, le Département a lancé un Plan Écoles, doté de 20 millions d’euros.
Parallèlement, le Département apporte son expertise, via des ingénieurs conseil, pour aider les élus dans leur réflexion.
Soucieux de combler certains manques sur l’ensemble de l’Isère en matière sportive, touristique et scolaire, le Département a par ailleurs lancé trois plans emblématiques sur plusieurs années : un plan piscine de 7 millions d’euros, un autre pour rénover les écoles primaires (20 millions d’euros) et un troisième pour favoriser le développement touristique dans les secteurs de plaine (création de pistes cyclables autour de Crémieu et du lac de Paladru, notamment).
De plus, durant l’été, le Département a envoyé un questionnaire aux élus sur leurs attentes et leurs besoins. L’objectif est de faire un état des lieux et de dresser de nouvelles perspectives sur l’évolution des aides dès la fin de l’année.
Un dispositif favorable à l’économie locale, car il permet aux communes de travailler avec les entreprises de leur secteur et de créer ou de pérenniser des emplois.
Interview
Frédérique Puissat, conseillère départementale du canton de Matheysine-Trièves, sénatrice le l'Isère
“Nous voulons travailler main dans la main avec les élus”
Isère Mag : Pour distribuer ses aides, le Département organise des rencontres régulières avec les élus. Pourquoi ?
Frédérique Puissat : Pour avoir été maire d’une petite commune de 300 habitants et présidente d’une communauté de communes dans un secteur de montagne, je sais d’expérience qu’un élu local est le mieux à même de faire remonter ses besoins.
Ces rencontres nous donnent la possibilité d’intervenir à la bonne échelle et de servir toutes les communes, de la plus petite à la plus importante. Cela nous donne aussi une vision globale des attentes à l’échelle du Département, dans l’intérêt collectif, avec pour finalité la qualité de vie de tous les Isérois.
I. M. : Comment travaillez-vous avec les élus ?
F. P. : Les élus restent maîtres à bord de la politique qu’ils souhaitent mener. Mais avec les conseillers départementaux, nous sommes là pour les accompagner. Pour cela, nous avons mis en place un service d’assistance qui leur permet de disposer de l’ingénierie nécessaire au montage de leur dossier.
L’Isère est découpée en 13 territoires, avec dans chacun une Maison du Département où des experts (routes, patrimoine, culture, bâtiments publics…) peuvent leur apporter des conseils.
Chaque projet est analysé dans sa dimension locale, voire intercommunale ou départementale, pour les grosses réalisations. Les conférences territoriales sont aussi l’occasion de les informer sur leurs droits et obligations.
Infographie : cliquez pour agrandir
On leur a demandé....
- PortraitTravailler en proximitéDirectrice du territoire du Grésivaudan au Département, à Bernin
- PortraitDes projets pour le territoirePrésident de la communauté de communes de l’Oisans
- PortraitCinq emplois pérennisésTrésorière du musée La Mine Image, à La Motte-d’Aveillans
- PortraitUn réseau routier bien entretenuAmbulancier au Bourg-d’Oisans
- PortraitBientôt une nouvelle caserneChef de caserne, à Vinay
- PortraitDes interlocuteurs engagés et proactifsEntrepreneur de travaux publics, à Vif
- PortraitUn partenariat essentielMaire de Porcieu-Amblagnieu
- PortraitUne deuxième unité AlzheimerDirectrice de l’Ehpad de L’Isle-d’Abeau
Le Département garant de l'équité territoriale
La crise sanitaire a plus que jamais mis en exergue l’urgence de remédier à ces fractures territoriales qui délitent les liens sociaux et nourrissent les inégalités partout en France.
Pour réconcilier des ruraux qui se sentent abandonnés, des citadins qui fuient les centres-villes, des néo-ruraux à la peine dans les transports, un seul mot d’ordre pour le Département de l’Isère : agir au plus près des territoires, aux côtés des élus locaux, en rétablissant des services publics de proximité et en investissant pour l’avenir, dans un souci d’équité de rationalisation des dépenses…
Du nord au sud de l’Isère, en ville comme dans le plus petit village de montagne, aucun territoire ni habitant ne doit être oublié.
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Une nouvelle ambition pour les rivières iséroises
Avec 5 000 kilomètres de cours d’eau et 500 000 habitants en zone inondable à protéger, la gestion des milieux aquatiques et la prévention des crues sont stratégiques en Isère. L’enjeu est la sécurité des populations, mais aussi la préservation de la biodiversité et de l’environnement.
Depuis 2018, ces aménagements sont une compétence obligatoire des intercommunalités. Les bassins-versants des rivières toutefois ne correspondent pas forcément au découpage administratif. Et toutes les collectivités ne disposent pas des compétences techniques.
Fort de sa vision globale, pour les aider dans cette mission, le Département, en partenariat avec l’État, a structuré le territoire autour de quatre syndicats épousant chacun un grand bassin- versant : le Symbhi pour l’Isère et ses affluents dans la partie sud, le Syndicat interdépartemental d’aménagement du Guiers et de ses affluents (Siaga) en Chartreuse, le Syndicat mixte d’aménagement du bassin de la Bourbre (SMABB) et le Syndicat isérois des rivières Rhône Aval (Sirra) dans la partie nord-ouest.
Des moyens financiers supplémentaires (10 millions d’euros sur quatre ans) ont aussi été alloués pour soutenir les investissements engagés par chacun des syndicats, et une plateforme d’ingénierie de huit ingénieurs et techniciens a été créée pour mutualiser les moyens.
Les chantiers sont déjà nombreux partout en Isère : en Matheysine, au sud de La Mure, les mini-barrages édifiés dans les années 1980 pour canaliser les débordements intempestifs du Champagne.
Sur la Gère, dans le pays viennois, les berges et les milieux liés à la rivière ont été restaurés. Quant au projet Isère Amont – le plus gros chantier en cours –, il se poursuit sur les berges de l’Isère dans la vallée du Grésivaudan.
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Un plan pour les maisons de retraite
Avec le vieillissement de la population et des entrées de plus en plus tardives en maison de retraite, à 85 ans en moyenne, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) doivent constamment s’adapter pour répondre aux besoins des résidents.Ils doivent aussi répondre aux nouvelles pathologies et à une dépendance des personnes hébergées plus importante.
En 2016, le Département de l’Isère a pris ce problème à bras-le-corps en débloquant près de 30 millions d’euros pour les aider à se moderniser avec l’objectif d’offrir davantage de confort aux résidents et d’améliorer les conditions de travail du personnel.
Autre enjeu, augmenter le nombre de lits un peu partout en Isère de façon équitable, pour mieux satisfaire les demandes. En seulement quatre ans, 16 Ehpad ont déjà été rénovés et 430 places ont été créées sur l’ensemble du territoire isérois.
Par ailleurs, trois nouveaux établissements ont été construits (à La Côte-Saint-André, à Chasse-sur-Rhône et à Pontcharra) et deux autres sortiront de terre d’ici à 2023 (Gières et Saint-Marie-d’Alloix).
Dans le même temps, le Département a élargi ses subventions aux résidences autonomie (ex-foyers logements) afin qu’elles puissent adapter leurs services à la moyenne dépendance. Dix-neuf établissements ont ainsi été soutenus pour des projets de rénovation, d’extension ou de création.
En complément, le Département a engagé une réflexion avec les directeurs d’établissement, les résidents et leurs familles, pour faire un état des lieux des difficultés rencontrées dans chaque établissement et financer des actions en fonction des priorités définies au cas par cas.
© F.Pattou