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L’ Assemblée départementale a voté à l’unanimité un plan de soutien de 30 millions d’euros pour venir en aide aux associations iséroises touchées par la crise sanitaire. Pourquoi cette aide exceptionnelle ? Combien vont en bénéficier ? Éléments de réponse avec Jean-Pierre Barbier, président du…
Isère Mag : Pourquoi le Département a-t-il voté cette aide exceptionnelle de 30 millions d’euros en faveur des acteurs associatifs isérois ?
Jean-Pierre Barbier : Je pense que personne n’a oublié le contexte. Dès la mi-mars, notre pays, notre département, nos villes et nos villages se sont retrouvés dans une situation exceptionnellement inhabituelle avec des rues désertes, une activité économique et sociale réduite au strict minimum et des projets individuels et collectifs qui ont dû être abandonnés ou dans le meilleur des cas, reportés. En Isère, cette période de confinement a laissé des traces : 10 000 manifestations sportives et 2 800 événements culturels, qui, pour la plupart étaient déjà préparés et budgétisés par les associations, ont été annulés au grand désarroi des organisateurs. Cela a été pour certains un profond déchirement, mais aussi une perte de recettes non négligeable.
Qu’elles interviennent dans les domaines de la santé, de l’action sociale, de la culture, du patrimoine, de la jeunesse ou encore du sport, nos associations jouent un rôle fondamental dans la protection des populations les plus fragiles, ainsi que dans la vitalité et le dynamisme des territoires. Chef de file des solidarités humaines et territoriales, il était du devoir du Département de se mobiliser pour soutenir le monde associatif et, plus largement, nos partenaires en difficulté.
D’ailleurs, dès le début de la crise, nous avons dépêché des agents volontaires pour renforcer les structures qui connaissaient des difficultés d’effectifs, garanti le paiement des subventions accordées en début d’année et simplifié les procédures.
Nous avons également versé des aides exceptionnelles à des associations agréées, comme la Croix-Rouge, le Secours populaire, la Protection civile ou encore la Fédération française de sauvetage et de secourisme, afin qu’elles puissent faire face à l’urgence sanitaire. Enfin, dès que cela a été techniquement possible, nous avons lancé au mois de mai, en lien avec l'État, la Région, les mairies et les intercommunalités, une grande enquête auprès de l’ensemble des associations iséroises pour établir un état des lieux de leurs difficultés et pouvoir ainsi les accompagner au plus près de leurs besoins, quels que soient leur taille, leur localisation, leur rayonnement et leur secteur d’action.
I.M : Combien ont répondu ?
J.P-B. Près de 1 500 associations ont répondu à ce questionnaire. Après une étude très fine, les résultats de cette enquête nous ont permis d’estimer à 30 millions d’euros l’aide nécessaire pour soutenir leurs activités présentes et futures, et pour certaines, lourdement impactées, pérenniser leur existence et celle de leurs salariés.
Nous savons que les deniers publics vont se raréfier. C’est pourquoi, avant de voter cette aide exceptionnelle, il était primordial de bien identifier les besoins, car chaque euro d’argent public dépensé doit être efficace.
I.M : Comment cette aide est-elle répartie ?
J.P-B : Sur cette enveloppe de 30 millions d’euros, 60 % sont destinés au secteur assurant des missions de solidarité qui nous a fait part d’importants besoins financiers. Qui plus est, les structures concernées, comme les associations d’aide à domicile, par exemple, ou d’accueil d’enfants et d’adolescents, emploient de nombreux salariés. Il serait irresponsable de ne pas les accompagner en priorité.
L’autre partie de notre soutien sera allouée aux secteurs du sport, de la culture, de la jeunesse, du tourisme, de l’environnement ou encore de l’agriculture. Les aides seront accordées au cas par cas. Mais ce n’est qu’un début, car je ne doute pas qu’il faille renforcer ce dispositif d’urgence dans les semaines ou les mois à venir, l’impact de la crise sanitaire sur les acteurs associatifs pouvant, à mon sens, se faire sentir encore longtemps.