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Dans le cadre de sa stratégie Air Climat Énergie, dont l’objectif est de réduire son empreinte carbone, le Département favorise des techniques moins polluantes pour construire et rénover son réseau routier.
Savez-vous que lorsque vous effectuez un trajet en voiture en Isère, vous roulez peut-être sur des déchets de chantier ou des déchets ménagers ?
Depuis 2015, mais plus encore depuis 2019, avec la mise en œuvre de sa stratégie Air Climat Énergie, le Département privilégie les matériaux recyclés pour aménager de nouvelles routes ou procéder aux nécessaires travaux d’entretien. La déviation d’Aoste, par exemple, ou encore la RD 1006 qui fait l’objet d’une mise à 2 × 2 voies entre Bourgoin-Jallieu et La Verpillière, sont ainsi construites avec une grande proportion d’enrobés recyclés et d’enrobés tièdes, deux techniques, parmi d’autres, très utilisées pour réduire le bilan carbone d’un chantier.
Décryptage : autrefois, pour construire une route, il n’était pas rare que les entreprises de travaux publics fassent exclusivement appel à des matières premières « neuves », sable, graviers, granulats, bitume, transportées jusqu’au chantier. Cette pratique est quasiment révolue.
Sur son réseau secondaire, le Département développe la technique du retraitement en place.
La règle : du tout-recyclé sauf si…
Le réemploi des déchets routiers provenant du rabotage ou du démantèlement d’anciennes chaussées est devenu la règle. Les matériaux récupérés par les entreprises participent à la réalisation des terrassements et à la construction de chaussées neuves dites « vertueuses » .“Dans nos marchés départementaux, nous demandons une proportion qui peut aller jusqu’à 40 % selon qu’il s’agisse de couches d’assise ou de roulement, explique Bernard Perazio, vice-président du Département chargé de la voirie. Une exigence qui a aussi une incidence financière puisque avec le recyclé, nous faisons baisser les prix.”
Autre pratique couramment utilisée : l’enrobé tiède. Auparavant, les couches de roulement étaient réalisées à partir d’un enrobé dit « chaud », un mélange de bitume et de granulats porté à 165 °C. Aujourd’hui, il est possible d’obtenir un résultat techniquement identique avec une température de fabrication de 130 °C, ce qui est moins énergivore et réduit de 10 à 30 % les émissions de gaz à effet de serre.
Sur son réseau routier secondaire, le Département développe d’autres solutions techniques selon la nature des rénovations à effectuer, comme les enduits superficiels d’usure – véritable couche d’étanchéité – ou le retraitement en place. Ces procédés, de plus en plus employés, permettent grâce à des engins spécialisés, de déconstruire une route et, dans la foulée, de la reconstruire sur place en utilisant les matières premières initiales sans transports complémentaires.
En 2019, cinq opérations de ce type ont été réalisées dans le Trièves et les massifs de Belledonne et de Chartreuse. Finalement, même sur nos routes, rien ne se perd, tout se transforme !
Mais aussi
Le Département a mis en œuvre un plan d’action pour minimiser l’impact des infrastructures routières sur l’environnement.
- Abandon des herbicides pour l’entretien des abords des routes.
- Fauchage raisonné et tardif pour préserver la biodiversité sur les accotements et lutter contre les espèces invasives, comme l’ambroisie.
- Mise en place d’un réseau de référents « anti plantes envahissantes » sur l’ensemble du département.
- Développement des passages à faune pour le grand gibier, la moyenne et la petite faune, les chiroptères…
- Mise en place de dispositifs anti-bruit (murs, remblais…).
- Utilisation de mâchefer, déchets imbrûlés, en remblais routiers.
© Frédérick Pattou