Ils en ont sous le pied !

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Les champignons sont des alliés de la forêt. L’Isère compte 4 400 espèces répertoriées, dont environ 150 sont toxiques.
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Chapô

Cèpes, girolles, amanites… certains champignons sont connus pour leur saveur ou leur toxicité. Mais savez-vous qu’ils nourrissent les arbres et connectent les végétaux entre eux grâce à un extraordinaire réseau souterrain ? Sans eux, pas de forêt ! Explications.

 

L’automne est la saison propice à la cueillette des champignons. Ceux que l’on nomme ainsi, ayant l’apparence d’un pied coiffé d’un chapeau, ne sont en réalité que « la partie émergée de l’iceberg ».

La face cachée du champignon, invisible car souterraine, représente jusqu’à 99 % de son poids et peut s’étendre sur plusieurs dizaines de mètres carrés : c’est le mycélium, un réseau composé de milliers de filaments microscopiques. Un seul mètre cube de terre forestière contient jusqu’à 10 000 kilomètres de ces filaments. Ils se déploient dans le sol à la manière d’une toile d’araignée et peuvent s’associer avec certains arbres ou plantes. 

C’est ce que les spécialistes appellent le Wood Wide Web (la toile des forêts), en référence au Word Wide Web (Internet). Cet immense réseau permet l’échange de nutriments, d’eau mais aussi d’informations sous forme de signaux chimiques . Un grand nombre de végétaux sont reliés entre eux par des champignons au niveau de leurs racines. 

À l’image du corps humain, dont les organes fonctionnent de manière coordonnée, ils interagissent pour la bonne marche de l’écosystème forestier. 

 

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Troc de nourriture

Arbres et champignons ont ainsi noué une alliance vitale. Les termes de l’accord ? Les champignons fournissent aux ligneux de l’eau, des acides aminés et des sels minéraux (phosphore, azote…) qu’ils puisent dans le sol. En échange, ils offrent à leurs compagnons des sucres qu’ils fabriquent par photosynthèse. 

Un arbre peut s’associer à différents champignons à la fois, et inversement. Il en résulte un immense réseau souterrain capable de connecter l’ensemble de la forêt. Les ressources passent ainsi d’un végétal à l’autre, par l’intermédiaire des champignons. On estime que 80 à 90 % des plantes terrestres vivent en symbiose avec des partenaires fongiques. 

 

Des autoroutes souterraines

Les champignons interagissent également avec des bactéries, qui utilisent le mycélium comme « réseau routier ». Grâce à lui, elles peuvent se déplacer d’une source de nourriture à une autre sur de grandes distances. Certaines bactéries vivent même en symbiose avec les champignons, soit à l’extérieur, soit à l’intérieur.

 

Nettoyeurs de la forêt

Le peuple fongique participe aussi au recyclage des « déchets » de la forêt : feuilles tombées au sol, plantes, bois, animaux morts… Les champignons nettoyeurs décomposent à eux seuls 90 % de la matière organique morte. Se faisant, ils libèrent du gaz carbonique nécessaire à la photosynthèse des plantes, mais aussi les éléments nutritifs indispensables à leur croissance, et participent au renouvellement et à la bonne santé des sols. Un travail essentiel à la vie de la forêt.

 

Source : article rédigé avec la collaboration de Nicolas Vanvooren, membre de la Fédération mycologique et botanique Dauphiné-Savoie.

 

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Plus d'informations : fmbds.org

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