Roi de l’accrobranche

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Présent dans toute l’Isère, l’écureuil s’observe partout où il y a des arbres en quantité suffisante : forêts, bosquets, parcs, bocages. S’il préfère les résineux, il fréquente aussi volontiers les feuillus. C’est un excellent grimpeur.
  • Nature
Chapô

Petit rongeur typique des espaces boisés, l’écureuil roux d’Europe est l’un des animaux les plus appréciés du grand public. Pourtant, ses mœurs restent fort méconnues. Rencontre avec ce voltigeur des cimes.

 

Les feuilles mortes bruissent sous les pas des promeneurs. Un petit craquement dans un arbre leur fait lever la tête. Là-haut, un écureuil bondit d’une branche à l’autre, avec une agilité déconcertante.

Figure familière des parcs et jardins pour les uns, vision furtive d’une balade en forêt pour les autres, l’écureuil roux d’Europe est l’un des animaux les plus appréciés du grand public. En Isère, ce petit rongeur est présent en plaine comme en montagne, jusqu’à 2 000 mètres d’altitude.

 

Haute voltige

De la cime des arbres jusqu’aux extrémités des branches les plus fines, l’écureuil roux est le seul mammifère diurne capable de défier ainsi la gravité. Avec sa queue en panache aussi longue que son corps, ses pattes à propulsion et ses griffes, il est taillé pour la vie dans les arbres. Des crochets acérés au bout des doigts lui permettent de monter ou de descendre les troncs à la verticale.

Tête en bas, il est capable de s’étirer ou d’attraper de la nourriture, en faisant pivoter ses pieds de 180 degrés. Grâce à ses puissantes pattes arrière, ses bonds peuvent atteindre 6 mètres et il court jusqu’à 7 mètres par seconde !

Essentielle à sa survie, sa queue est un peu son couteau suisse. Elle lui sert à la fois de balancier quand il grimpe et de gouvernail quand il saute. C’est aussi un édredon pour se blottir l’hiver, un parapluie ou un parasol sous lequel s’abriter. Elle est également utilisée comme signal visuel en période d’accouplement, face à un intrus ou une conquête.

 

Résidences secondaires

L’écureuil est un architecte. Il construit plusieurs nids qu’il répartit sur son territoire. Tel un vannier, il tisse une grosse boule creuse, qu’il tapisse ensuite de mousse, de feuilles mortes, de plumes et d’autres éléments douillets ou isolants.

Le plus gros de ses nids, celui qu’il construit à l’automne pour y passer l’hiver, peut mesurer 60 centimètres de diamètre et 7 centimètres d’épaisseur. L’écureuil n’hiberne pas, mais il dort beaucoup en hiver, sortant seulement pour se nourrir.

Selon la saison, il mange ce que la nature lui offre. Omnivore, il se nourrit aussi bien de noix ou de baies que de pommes de pin, de glands, de champignons, de fleurs, de bourgeons, d’écorce ou de jeunes pousses d’arbre, voire, plus rarement, d’insectes, d’œufs ou de jeunes oisillons.

L’écureuil est un épargnant : n’ayant pas de garde-manger dans son nid, il fait des réserves dans des cachettes, au sol ou en hauteur, enfouies sous les feuilles mortes ou dans le creux des arbres. Il vit en solitaire. Les couples se forment uniquement en période de reproduction. La femelle élève seule ses petits. Une fois devenus autonomes, ils partent à la recherche d’un nouveau territoire.

Seul un jeune sur quatre parvient à l’âge de 1 an. S’il a de la chance, il peut vivre de quatre à six ans. Les principales menaces ? Les prédateurs, comme les rapaces ou la martre, la famine et le trafic routier (lire encadré), voire bientôt l’écureuil gris.

En Angleterre, où cet envahisseur venu d’Amérique du Nord détourne à son profit les ressources en nourriture, l’écureuil roux a presque disparu. En Isère, il se porte bien, mais le gris, déjà présent en Italie, se rapproche… Dans vingt ans, lequel nous fera lever la tête ?

Encart

Zoom : Des passages à écureuil

Lorsqu’un écureuil souhaite se déplacer pour aller chercher nourriture, compagnie ou refuge, il saute d’arbre en arbre pour éviter ses prédateurs.

Mais dans certaines situations, les arbres sont trop espacés. L’écureuil est alors forcé de traverser les routes, risquant fortement de se faire écraser. Pour éviter cela, l’« écuroduc », une corde disposée entre deux arbres, permet aux écureuils de traverser les routes tout en restant en hauteur.

Dix-neuf écuroducs ont notamment été installés dans l’agglomération grenobloise, en partenariat avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO), dans le cadre du contrat vert et bleu cofinancé par le Département de l’Isère, Grenoble Alpes Métropole et la région Auvergne-Rhône-Alpes qui œuvrent pour maintenir les corridors biologiques

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