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Souvent confondu avec le handisport, le para-sport adapté permet aux personnes porteuses d’un handicap mental, psychique ou d’un trouble du spectre de l’autisme de pratiquer une activité physique appropriée. En Isère, de nombreux clubs accueillent des champions au palmarès international.
Benoît Frécon, champion de ski, a gagné en autonomie grâce au para-sport adapté. Il a rejoint le milieu ordinaire du travail, comme jardinier au golf de Charmeil.
“Ce que j’aime le plus, c’est la vitesse !” À voir Benoît Frécon dévaler les pistes, on s’en serait douté ! Mais ce qu’ignore le spectateur lambda, c’est que ce Renageois, ancien champion de France de Super-G, a été un champion international en sport adapté.
Déficient intellectuel ayant suivi un cursus de sportif de haut niveau, Benoît est aujourd’hui « en retraite internationale », mais continue le haut niveau avec son club du PVSC à Voiron tout en s’illustrant aussi en tir à l’arc sous les couleurs de La Compagnie des archers de Rives. “Les gens nous confondent trop souvent avec le handisport”, regrette Yves Frécon, son père, président du Comité départemental de l’Isère de sport adapté.
Grâce à ce dernier, le public ayant un handicap mental, psychique ou un trouble du spectre de l’autisme bénéficie, en semaine, de rencontres, d’initiations ou de compétitions avec les structures spécialisées. “Ensuite, c’est aux jeunes et aux familles de se rapprocher le week-end des clubs qui les intéressent pour poursuivre l’aventure”, préconise Yves.
En Isère, une trentaine de clubs sont affiliés au comité pour autant de disciplines − de l’athlétisme à la natation, en passant par le ski, le tennis de table... “Pour nos 1 400 licenciés, concourir aux couleurs d’un club plutôt que sous la bannière neutre du comité [c’est le cas si leur club ne comprend pas de section de sport adapté] est très important : le maillot, c’est la première chose qu’ils demandent !”
Une nécessaire démarche d’inclusion
Autour des terrains de boules lyonnaises ou de rugby, comme à Seyssins avec l’équipe des Fabulou’s, le sport adapté permet aussi aux familles de se retrouver et d’échanger sur d’autres sujets que le handicap.
Certains clubs « valides » travaillent sur l’inclusion, en créant une section sport adapté, permettant la mixité du public et l’accès du sport à tous.
Matteo Tattoli, champion du monde de natation en 2023.
Faire la navette entre ces deux univers, Matteo Tattoli connaît bien. Ce « dossiste », champion du monde de natation 2023, diagnostiqué autiste Asperger, s’entraîne aujourd’hui au club de Sassenage en para-sport adapté, mais concourt souvent en milieu ordinaire. “Il y a quelques années, j’en aurais été incapable, avec la peur de la nouveauté, confie-t-il. Au dernier championnat, à Vichy, j’ai résisté à la pression et n’ai pas flanché !”
Créer une section de para-sport adapté est possible dans n’importe quel club. “J’invite les dirigeants à venir se renseigner auprès de notre comité, poursuit Yves Frécon. Nous les accompagnerons dans leur démarche d’inclusion et d’accueil de notre public. Les actions envisageables sont très diverses, du loisir à la compétition.”
Le comité propose aussi des formations à destination des bénévoles et des professionnels pour améliorer l’accueil de ces publics.
Contact : cdsa38.fr
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Martine Kohly, vice-présidente du Département en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports
Des aides tous azimuts
Le Département accompagne le handisport et le sport adapté à travers plusieurs initiatives. En soutenant financièrement le Team Sport Isère composé cette saison 2024 – 2025 de 12 athlètes en sport adapté et de 13 en handisport.
Parmi eux, Damien Roget, Jean-Christophe Rambeau, Florian Jouanny (triple médaillé en para cyclisme), Jean-Louis Michaud, Elise Marc et Cédric Denuzière (5e en para triathon) qui ont participé aux Jeux paralympiques.
Le Département a également, avec ses partenaires du sport et du handicap, organisé le 1er forum départemental du Sport handicap le 5 et 6 octobre dernier, une volonté qui s'inscrit dans l'héritage des Jeux paralympiques de Paris 2024.
Enfin, il met à disposition des masques occultants et déformants, des casques coupe-son pour des initiations au cécifoot et à la boccia, afin de sensibiliser au sport handicap les clubs et établissements scolaires.
©A.Breysse