Parmilieu, de pierre et d’écrit

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Parmilieu
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C’est un village discret où ont séjourné de nombreux écrivains de renom. Situé dans la partie la plus au nord de l’Isère, Parmilieu regorge de trésors qui les ont sans doute beaucoup inspirés. Voyage dans ce territoire où se conjuguent la pierre et l’écrit.

Début 1943, sur les conseils de René Tavernier, père du cinéaste Bertrand Tavernier, le poète et romancier Louis Aragon, pourchassé par les Allemands, vient se cacher à Parmilieu, sous la protection de Gaston Jaubert (alias le colonel Jonage) qui dirigeait un réseau de Résistance.

 

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Début 1943, Louis Aragon est venu se réfugier à Parmilieu. Il est l’un des nombreux écrivains que le village a inspirés.

 

Dans un poème intitulé Le Conscrit des cent villages, qu’il écrira en 1945, il racontera son errance à travers l’histoire d’un jeune travailleur français contraint de quitter son pays durant la Seconde Guerre mondiale en raison du Service de travail obligatoire. 

Il y égrainera toutes les communes françaises qui ont marqué sa mémoire, dont cette charmante bourgade située à l’extrême nord de l’Isère, à la frontière de l’Ain. 

Au sein de l’Isle-Crémieu, sur un vaste plateau calcaire « encerclé » par le Rhône, Parmilieu, 743 habitants, est une source inépuisable d’inspiration. Outre Aragon, de nombreux gens de lettres y ont séjourné. Parmi eux, Prosper Mérimée, Alphonse de Lamartine, mais aussi Marcel Achard, Paul Claudel, Antoine-de-Saint-Exupéry, Colette ou encore Jean Giono, pour certains invités au domaine du Serverin durant l’entre-deux-guerres par Édouard Herriot, figure de la IIIe République, académicien et emblématique maire de Lyon.

Frédéric Dard, né à Jallieu à 30 kilomètres de là, était aussi un habitué des lieux. Il s’arrêtait souvent à l’Auberge Rhône, appelée aussi Auberge de Maman Jo, dont le cadre a servi d’écrin à son 55e roman, Le Gala des emplumés

Toutes ces illustres plumes ont valu à Parmilieu d’être labellisé « Village des écrivains » en 2005 par l’Académie française, via la Société des écrivains et du livre lyonnais et rhônalpins. Seules 12 localités françaises ont obtenu cette distinction. Parmilieu recèle bien d’autres richesses insoupçonnées. 

 

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 Les rues du village avec son église du XIIe siècle et ses maisons en pierre calcaire ont gardé leur charme d’antan.

 

Une source inépuisable d’inspiration

Son église du XIIe siècle et ses maisons en pierre calcaire qui resplendissent au soleil méritent que l’on s’attarde dans ses ruelles en repensant aux solides carriers qui subvenaient aux besoins de leur famille grâce à l’extraction de la pierre. Il fut un temps où l’on a compté jusqu’à 30 carrières ! 

Au départ de la place du village, le sentier des Bigues permet de découvrir ce patrimoine avec, en toile de fond, une nature flamboyante parsemée de frênes, de chênes, mais aussi de cultures de tournesol, de maïs et de colza… 

On peut entrevoir des chapits, abris de bergers constitués d’un toit monolithique posé sur trois pierres plates, mais aussi des vestiges de la vie d’antan, comme des lavoirs, des puits, des fours à pain et une ancienne magnanerie où jadis se pratiquait l’élevage des vers à soie.

Dans ce décor enchanteur, Agathe Lenoël et Benjamin Favre ont créé au hameau de Subtilieu le gîte Ô Pays des bois, où ils proposent des hébergements insolites (dômes, bulles transparentes…). 

Un peu plus bas, Nandie Alliot a installé son atelier-galerie, où elle donne une seconde vie à des objets glanés dans les brocantes et vide-greniers. Son univers est peuplé de fées et de personnages imaginaires.

 À quelques kilomètres de Parmilieu se trouvent d’autres pépites telles que les grottes de la Balme, le site archéologique de Larina, le village d’Hières-sur-Amby, le site médiéval de Quirieu, la Maison forte d’Écottier à Charette, le château du Cingle de Vernas ou encore Vertrieu et ses deux castels…

 

©BNF / Mairie de Parmilieu

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