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Alors que de nombreux sportifs isérois s’apprêtent à briller aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le Département renforce son soutien aux clubs qui forment des athlètes de haut-niveau et mènent des actions d’intérêt général. Cap sur l’excellence.
Thibaut Collet à la perche, Dorian Coninx en triathlon, David Smétanine en paranatation, Florian Jouanny en paracyclisme, Mélina Robert-Michon au disque, Marion Borras en cyclisme, Léa Casta en snowboard, les Amazones en rugby avec plusieurs joueuses en équipe de France… ce ne sont que quelques-uns des 600 sportifs qui portent fièrement l’étendard de l’Isère sur la scène nationale voire internationale et sont chaque année mis à l’honneur par le Département pour leurs performances.
Parmi eux, et à l’heure où nous écrivons, certains ont déjà en poche leur ticket pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Laura Tarantola, rameuse médaillée d’argent aux JO de Tokyo, qualifiée aux JO de Paris 2024.
Depuis plusieurs années, le Département est l’un de leurs principaux supporters et un partenaire privilégié du sport isérois, toutes disciplines confondues.
Pour Martine Kohly, vice-présidente en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports, “les champions renforcent le sentiment de fierté et d’appartenance à l’Isère et sont un exemple dans le dépassement de soi. D’où la nécessité de donner aux jeunes espoirs toutes les chances d’atteindre l’excellence”.
Mélina Robert-Michon, spécialiste du lancer du disque, médaillée d’argent aux JO de Rio, ambassadrice de l’Isère.
Avec le Contrat d’objectifs sport Isère (Cosi), le Département a déjà accompagné depuis plusieurs années une quarantaine de clubs de haut niveau, pour un budget de près de 900 000 euros par an.
En novembre 2023, cette politique a été renforcée par de nouveaux critères afin de donner plus de lisibilité et d’équité entre les territoires et entre les équipes féminines et masculines.
Ainsi, pour les clubs de sport individuel, est désormais pris en compte le nombre d’athlètes, de licenciés et de salariés employés par l’association. Pour les sports collectifs engagés dans un championnat national, l’aide est évaluée selon leur niveau.
Nicolas Virapin, athlète handisport multimédaillé, porteur de la flamme olympique Paris 2024
D’autres données sont aussi valorisées, comme les missions de service public menées en direction des publics vulnérables et l’encouragement à la pratique féminine.
“Le sport est aussi un formidable levier d’intégration sociale, poursuit Martine Kohly. Et tout le monde doit pouvoir être de la partie. C’est pourquoi, et au titre de la réciprocité des aides, nous avons décidé de soutenir tous les clubs qui animent leur commune ou leur territoire autour de thématiques propres aux politiques du Département telles que la santé, le lien social, la prise en compte du handicap ou encore le sport au féminin. Ce volet social compte presque autant que la performance.”
Aujourd’hui, 107 clubs sont soutenus, pour un montant total de 1,2 million d’euros par le Département, soit une augmentation de 40 %.
© Antony-Benoit / R.Juillet
Interview
Martine Kohly, vice-présidente du Département en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports
Le sport au cœur de nos politiques
Isère Mag : Vous avez décidé de soutenir le sport de haut niveau. N’est-ce pas un peu élitiste ?
Martine Kohly : Avec plus de 330 000 licenciés, l’Isère est le septième département français en nombre de licenciés toutes disciplines confondues. Bien sûr, tous ne sont pas et ne seront jamais des champions.
Mais nous souhaitons donner aux sportifs qui excellent dans leur discipline la chance de performer au plus haut niveau. Nous voulons aussi soutenir les clubs qui les forment et qui s’impliquent auprès des Isérois.
I. M. : Sur le volet social, quel est l’enjeu ?
M. K. : Notre projet est d’accompagner les clubs amateurs qui se donnent les moyens et le temps de rayonner dans leur territoire. En complément de leur subvention, ces clubs reçoivent désormais une aide lorsqu’ils mènent des actions en faveur de la santé, du lien social, du handicap ou du sport féminin. Dans tous ces domaines, le sport a son rôle à jouer. En vingt-cinq ans, les enfants ont perdu 40 % de leurs capacités pulmonaires. Il est urgent de leur redonner le goût de l’effort pour qu’ils prennent soin d’eux.
Par ailleurs et malgré l’évolution des mentalités, beaucoup de pratiques sportives restent fortement genrées, avec des disciplines davantage prisées par les garçons (comme le football ou le judo), et d’autres plébiscitées par les filles (comme la danse ou la gymnastique). Il faut décloisonner pour véritablement permettre à toutes et à tous la pratique du sport de son choix !
I. M. : Comment l’aide est-elle évaluée ?
M. K. : Le soutien sera réexaminé chaque année au regard des bilans et des opérations réalisées. Et des temps d’échange seront organisés avec les clubs et nos services sur chaque territoire afin de réajuster les actions en fonction des besoins.
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On leur a demandé....
- PortraitServir d’exempleVice-président de l’Entente athlétique de Grenoble 38
- PortraitDe grandes ambitionsDemie de mêlée Amazones et XV de France
- PortraitMartine Kohly, vice-présidente en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports
- PortraitDes valeurs à transmettreChampion olympique de paracyclisme
- PortraitDonner le meilleur de soiChampionne de snowboardcross
- PortraitPédaler pour la santé !Président délégué de Grenoble Métropole Cyclisme 38
- PortraitVolleyeuses de haut volCoprésidente du Seyssins Volley-Ball
- PortraitPlace aux filles !Dirigeante du club Val du Dauphiné Olympic
- PortraitSe maintenir au top niveauPrésident du comité départemental de rugby
Repères :
Ils incarnent l’esprit sportif isérois : Carole Montillet et Florence Masnada en ski alpin, Jeannie Longo en cyclisme, Marie Dorin-Habert, Anaïs Chevalier-Bouchet, Émilien Jacquelin en biathlon et Raphaël Poirée en biathlon, Vincent Clerc en rugby, Mélina Robert-Michon au lancer de disque, Stéphane Stoecklin en handball, Brahim Asloum en boxe, David Smetamine en para-natation, Guillaume Chaine en judo et bien d’autres encore…
Dans le sillage des Jeux olympiques de Grenoble, tous ont porté haut et fort les couleurs de notre département. Leurs prouesses reposent en grande partie sur les clubs qui les ont vus grandir et les ont souvent accompagnés jusqu’à la plus haute marche du podium.
Aujourd’hui encore, l’Entente athlétique Grenoble, le FCG, le GF 38, l’Alliance Grésivaudan Judo, et bien d’autres encore – forment des champions qui par leurs performances et leur état d’esprit, servent d’exemple aux jeunes générations.
Fier de ses sportifs, le Département soutient le sport amateur de haut niveau pour la formation, la performance et l’impact territorial qu’il apporte dans le quotidien des Isérois.
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Le Pays voironnais Basket Club est présent dans les quartiers, où il promeut les valeurs des sports collectifs : solidarité, respect, partage…
Le sport, un vecteur de lien social
Le sport donne le goût de l’effort, du dépassement et favorise l’esprit d’équipe. Il permet aussi de renforcer l’estime de soi et de retrouver une confiance dans sa capacité d’agir, primordiale dans la réussite d’un parcours d’insertion. Et quand il est pratiqué en groupe, c’est un excellent moyen de sortir de l’isolement.
C’est pourquoi le Département finance les clubs sportifs de haut niveau qui mènent des actions auprès des publics les plus défavorisés. En 2023, plus d’une dizaine de clubs ont impulsé des dynamiques en s’appuyant sur leur discipline pour encourager le lien social et les valeurs citoyennes.
Exemple avec le Pays voironnais Basket Club, qui évolue en Ligue 2 féminine, qui a reçu 7 590 euros pour ses actions en faveur des quartiers en lien avec le bailleur social Pluralis.“Nous finançons des camps de vacances et les licences sportives des enfants dont les familles ont peu de moyens, explique Pierre Gafforini, son manager. Pour les jeunes et les adultes en recherche d’emploi, nous organisons des matchs sur le principe du job dating qui leur permettent de rencontrer des chefs d’entreprise. Nous distribuons aussi des colis de Noël dans les Ehpad et auprès des anciens pour favoriser le lien intergénérationnel.”
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Au de-là d’accompagner ses athlètes de haut-niveau, l’Aviron grenoblois intervient aussi dans les collèges pour sensibiliser les jeunes aux bienfaits du sport pour la santé.
L’aviron, c’est la santé !
Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire, 95 % des Français sont en insuffisance d’activité physique. Les experts estiment même que 38 % des adultes se trouvent en situation de sédentarité plus de huit heures par jour, ce qui augmente le risque de mortalité de 40 %. Même si l’Isère est une terre réputée sportive, le Département a placé le sport santé parmi les axes prioritaires de sa politique.
Ainsi depuis 2016, il accompagne les clubs et les comités départementaux qui mènent des actions en direction de tous les publics pour les sensibiliser aux bienfaits de leur discipline sur la santé. Parmi eux, l’Aviron grenoblois. Depuis trente ans, ce dernier est dans le Top-3 des clubs français d’aviron. Il sera largement représenté aux Jeux olympiques de Paris avec plusieurs athlètes présélectionnés.
“En plus de la compétition, nous intervenons régulièrement dans une douzaine de collèges de l’agglomération grenobloise avec nos machines à ramer et des jeux qui font prendre conscience aux élèves de la nécessité de bouger. Nous leur proposons aussi des séances de découverte de l’aviron tous les mardis et vendredis soir”, détaille Alain Waché, le directeur du club.
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L’équipe féminine du Volley-ball Pays viennois a été promue l’an dernier en Élite féminine. Le club viennois compte plus de 200 licenciés.
Mieux soutenir le sport au féminin
À performance égale, soutien égal. Cette règle était un enjeu majeur pour le Département et elle se traduit dans son nouveau dispositif de soutien au sport de haut niveau : “Aujourd’hui, le principe est très clair : les aides allouées aux clubs féminins sont identiques à celles des clubs masculins selon leur niveau et leurs résultats”, réaffirme Martine Kohly.
Ainsi, pour le seul volet des sports collectifs, 14 clubs de haut niveau féminin ont intégré le Contrat d’objectifs sport Isère du Département (contre sept auparavant). Le Volley-ball Pays viennois, promu l’an dernier en Élite féminine (deuxième division française), en fait partie.
Pour Alain Torossian, son responsable (bénévole) des partenariats, cette reconnaissance marque un vrai tournant : “Le club est le premier en Isère et le quatrième de la région, avec 200 licenciés et une douzaine de joueuses en Élite. Mais maintenir une équipe compétitive nécessite des moyens financiers : le budget est passé de 30 000 euros en régional à près de 500 000 euros cette saison, dont 400 000 euros apportés par 186 partenaires privés. Il y a un vrai engouement à Vienne et un public nombreux. Le soutien du Département va contribuer à cette dynamique, qui rejaillit sur le niveau amateur. Nous allons d’ailleurs pouvoir structurer nos actions sur le plan social.”
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Ange Richiero, double champion mondial de paracyclisme, témoigne volontiers de ses exploits auprès des scolaires, comme ici dans le cadre du Relais Isère Terre de Jeux à l’école du Cheylas.
Fiers de nos athlètes handisport et sport adapté
En 2024, année olympique, 21 athlètes isérois de haut niveau, référencés sur liste ministérielle, font partie du Team Sport Isère. Natation, tennis de table, ski nordique, athlétisme, paracyclisme, triathlon, volley-ball assis, escrime et basket : une belle panoplie de disciplines est représentée.
Huit de ces champions sont en handisport (qui concerne le handicap physique) et 13 en sport adapté (pour les personnes ayant un handicap mental ou psychique).
Chaque athlète bénéficie d’une aide forfaitaire individuelle de 2 500 euros pour sa préparation physique et mentale, ses déplacements aux compétitions régionales, nationales ou internationales. Concernant le handisport, le Département prend aussi en charge une partie du coût du matériel (jusqu’à 50 %).
Faire partie du Team Sport Isère, c’est aussi intervenir auprès des jeunes et les sensibiliser au sport et au handicap… Le Berninois Ange Richiero, 16 ans, double champion du monde de paracyclisme, se prête volontiers au jeu : “C’est super de pouvoir parler de sa pratique et de voir les yeux des enfants briller quand on leur montre nos médailles… tous les handicaps ne sont pas visibles et j’ai pu leur expliquer toutes les adaptations que cela nécessite…”