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Évoluer en montagne durant l’hiver ne s’improvise pas. Entre les risques d’avalanche et le respect de l’environnement, les skieurs doivent jongler avec plusieurs paramètres afin de se faire plaisir de façon responsable. Pour les accompagner, le Département a organisé des rendez-vous ski de rando.
Le milieu montagnard est fragile et la météo changeante. Avant de partir en randonnée à ski, consultez le BERA ou formez-vous auprès des fédérations spécialisées FFCAM, FFME…
Si le ski de randonnée se banalise, sa pratique ne doit pas être prise à la légère. En janvier dernier, au col de Porte, à l’Alpe-du-Grand-Serre ou encore aux Sept-Laux, le Département a organisé en lien avec ses partenaires (le comité départemental de la Fédération française des clubs alpins de montagne/FFCAM, le comité territorial Isère de la Fédération française de la montagne et de l'escalade/FFME et l’Association nationale études neige et avalanches, Anena) plusieurs manifestations, portant sur la sécurité et le respect du milieu montagnard.
L’Anena y a ainsi animé des ateliers de prévention, avec au programme la sensibilisation au dérangement hivernal de la faune sauvage, le secours d’une personne enfouie sous une avalanche, la préparation d’une sortie ou l’analyse du manteau neigeux.
“Préparer une sortie à ski, c’est d’abord consulter le bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BERA), rappelle Stéphane Bornet, le directeur de l’Anena. Il est en effet difficile pour les skieurs d’appréhender les variations météo, de plus en plus fréquentes et importantes.”
Publié tous les jours à 16 heures par Météo-France, il permet d’avoir en un clic l’aperçu des conditions nivologiques par massif et de leur évolution, mais aussi des prévisions météo et des relevés précis. Des données indispensables pour choisir un itinéraire sûr, peu exposé au risque d’avalanche.
Le BERA a fait peau neuve l’hiver dernier, en intégrant notamment des pictogrammes pour les situations avalancheuses typiques (neige ventée, neige fraîche, neige humide, sous-couches fragiles persistantes, avalanche de glissement) en fonction de l’orientation. Le bulletin donne aussi désormais des informations pour le surlendemain, une fourchette de l’enneigement à venir ou des prévisions avec quatre découpages de la journée au lieu de trois.
Une fois la sortie commencée, la prudence reste de mise. L’Anena préconise de croiser systématiquement les informations du BERA et les observations sur le terrain. Et si l’on a le moindre doute, on peut se rabattre sur un itinéraire de ski de randonnée balisé par les services de pistes des stations iséroises, “Mais attention, prévient Stéphane Bornet, surtout ne pas le faire s’il est fermé, car il peut y avoir des déclenchements préventifs d’avalanche”.
« Faire corps » avec l’environnement montagnard impose aussi d’être sensibilisé à sa fragilité. Les rendez-vous ski de randonnée du Département ont été l’occasion pour les participants d’apprendre notamment à composer avec la faune hivernale.
“Il faut faire attention aux tétras, dont le moindre dérangement peut leur être fatal, mais aussi aux gros mammifères, précise Stéphane Bornet. Ne vous approchez pas d’un chamois par exemple ; l’hiver, courir n’est pas anodin pour lui.”
Des conseils à présent bien connus des collégiens isérois. Chaque année, 2 000 d’entre eux sont en effet formés par des professionnels de l’Anena, dans le cadre du plan ski du Département, à la fragilité du milieu montagnard et aux dangers liés à la neige et aux avalanches. De la graine de skieurs de rando responsables.