Quand sport et mémoire se conjuguent

Le 9 août 1944, après avoir anéanti le maquis du Vercors, les Allemands convergent vers Vizille, la Matheysine et l’Oisans où, depuis 1942, des groupes de résistants sont très actifs.

Pour l’occupant, il s’agit de ne laisser personne ralentir le déplacement de troupes vers le nord de la France et la Normandie, où les Alliés ont débarqué deux mois plus tôt. Sur les hauteurs de l’Alpe-d’Huez, dans les vallées de la Romanche, de la Bonne ou de l’Eau-d’Olle, on se prépare à l’affrontement face à des soldats aguerris. Ordre est donné de tenir tous les cols et verrous de la région et de se replier ensuite vers les sommets. 

Cette bataille de l’Oisans, qui verra la Résistance triompher, s’achèvera le 22 août avec la libération de Grenoble. Mais on dénombrera près de 200 maquisards français et coloniaux tombés au combat, dont les noms figurent sur le mémorial de l’Infernet, à Livet-et-Gavet. 

Dans les traces des héros d’autrefois

C’est pour rendre hommage au sacrifice de tous les combattants de la liberté, que, depuis 2015, le Département avec ses partenaires, dont l'Office national des combattants et victimes de guerre, met en lumière une date, celle du 8 mai 1945 et de la capitulation nazie, et des lieux emblématiques de la Seconde Guerre mondiale en Isère, sublimés par un événement sportif et culturel : la Course de la Résistance.

Après le territoire Voironnais-Chartreuse l’an passé, cette nouvelle édition se déroulera en Oisans et en Matheysine, où l’on voit par ailleurs se disputer chaque année de nombreuses compétitions pédestres et cyclosportives renommées, parmi lesquelles le Trail de l’Oisans-Matheysine (le 2 juin), la Marmotte Granfondo Alpes (le 30 juin) ou encore le Trail des passerelles du Monteynard (du 6 au 14 juillet).

Si la performance n’est de mise que pour les deux épreuves chronométrées, la Course de la Résistance, par la diversité des épreuves proposées, en petite foulée, en rando ou à vélo, cherche avant tout à rassembler les générations autour d’un événement convivial et festif où sport, culture et mémoire se conjuguent.

Vous pouvez venir en solo, en duo, entre amis ou en famille (re)découvrir ce territoire de montagne au fier passé industriel et historique et prendre les traces d’Henri Duée, dit Renne, de Gabrielle Giffard, dite Ariel, d’André Lanvin-Lespiau, dit Lanvin, ou de Joseph Perrin, alias Paradis.

Des héros, des martyrs, qui auraient certainement pu élaborer les parcours des différentes épreuves tant ils ont arpenté, en leur temps, cette région au péril de leur vie : le pas de l’ours, les chalets du Poursollet ou encore le lac mort.