Sur les terres de la Parisienne…

Il est sept heures du matin, les agriculteurs s’affairent dans les vergers pour ramasser les noix. Depuis le 28 septembre, la récolte bat son plein dans le Sud-Grésivaudan. 

Comme chaque année, le rendez-vous a lieu à une date fixée par le Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble pour l’ensemble de la zone de l’appellation d’origine protégée (AOP). 

Celle-ci s’étend le long de l’Isère jusqu’à la Savoie et jusqu’au nord de la Drôme, et concerne trois variétés : la Franquette, la plus célèbre qui se distingue par sa silhouette allongée ; la Mayette, tronquée à la base et arrondie au sommet et, enfin, la Parisienne, la plus dodue, reconnaissable par sa coque parcourue de grands sillons.

Cette dernière n’a rien à voir avec la capitale de l’Hexagone. Elle doit son nom à monsieur Croizet-Paris, un maître greffeur originaire de Vinay qui l’a créée au XVIII^e siècle. 

Sa coque étant très fragile et ne résistant pas à la mécanisation, elle ne représente plus que 9 % de la production. Elle reste cependant bien implantée au pied du Vercors septentrional sur la rive gauche de l’Isère, le secteur lui étant favorable en raison de ses sols humides.

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De charmants villages entre les noyers 

Ce territoire est ponctué de pittoresques villages nichés dans une nature préservée. L’un des meilleurs moyens de le découvrir est de profiter des belles journées d’automne pour l’arpenter à vélo. 

De Saint-Quentin-sur-Isère à Saint-Hilaire-du-Rosier, en passant par La Rivière et Saint-Gervais, la Belle Via (ex-véloroute 63) nous invite à parcourir cet itinéraire bucolique. Parmi les haltes incontournables, Cognin-les-Gorges.

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Le séchoir à noix de Cognin-les-Gorges classé au titre des Monuments historiques. 

Cette commune de 640 âmes, avec ses maisons en pierre, abrite de nombreux séchoirs à noix, dont un est classé au titre des Monuments historiques. On y trouve aussi une église romane qui a conservé son chœur d’origine. 

De là, un détour s’impose en direction de Malleval-en-Vercors pour s’évader dans les gorges du Nan, un site classé espace naturel sensible où prospèrent une faune et une flore typiques des falaises : le faucon pèlerin, le genévrier et la doradille élégante. 

En revenant sur la Belle Via, faites un détour par Rovon. Ce village de 610 habitants, au charme fou, abrite une église du XVI^e siècle dont l’entrée est perpendiculaire à la nef. Les peintures baroques du chœur sont inscrites au titre des Monuments historiques. 

Sur la place centrale, arrêtez-vous Chez la Fernande, un café associatif animé par une trentaine de bénévoles ouvert tous les dimanches matin qui propose aussi des spectacles une fois par mois et des ateliers créatifs. 

Et sur la rive droite…

Les amateurs de noix souhaiteront sans doute prolonger leur périple sur la rive droite de l’Isère, où la culture de la Mayette est très représentée.

Dans ce paysage vallonné se niche Notre-Dame-de-l’Osier. Au XVII^e siècle, la Vierge est apparue à deux reprises à Pierre Port-Combet. Un événement qui changera à tout jamais le devenir de ce hameau, où depuis 150 ans une basilique accueille les pèlerins. 

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Patrice Terrone, président de l’association Les objets d’antan, anime l’écomusée de Varacieux et vous accueille sur rendez-vous : 04 76 64 22 29. 

Un peu plus haut dans les terres, on découvre Varacieux. Ici, un écomusée, créé en 2003 à l’initiative de Maurice Champon, rend hommage à toutes celles et ceux qui ont vécu dans ce territoire de la noix au début du XX^e siècle. 

Charrues, vaisselle, mobilier, une salle d’école des années 1950 reconstituée, machines à coudre… des milliers d’objets du monde rural, dont certains vieux de 200 ans, y sont présentés.

©Ginette / P.Cholette / S.Carlizza & A.Berlioz