IS-ICOPE : pour vieillir en bonne santé

Vivre le plus longtemps possible tout en restant en forme et en se faisant plaisir ? Tout le monde en rêve. Pourtant, si l’espérance de vie a fortement progressé en France– elle est de 85,2 ans chez les femmes et de 79,3 ans chez les hommes –, la probabilité de vieillir sans incapacité stagne, respectivement à 64,6 ans et à 63,7 ans, soit le taux le plus faible d’Europe. 

Le Département de l’Isère, le CHU Grenoble Alpes (Chuga) et La Poste vont donc expérimenter le programme de prévention Icope (Integrated Care for Older People*). Lancé en 2019 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il consiste à repérer les risques de fragilité chez des personnes qui avancent en âge en évaluant au plus tôt sept fonctions essentielles – mobilité, mémoire, nutrition, état psychologique, vision, audition et lien social – afin de repousser au plus loin la perte d’autonomie. 

Deux territoires-pilotes

En Isère, ce plan, nommé Is-Icope, sera expérimenté jusqu’en décembre à Grenoble et dans la vallée du Grésivaudan. Sont concernées les personnes âgées de plus de 75 ans, autonomes et résidant à domicile. Une première phase d’information s’est déroulée du 4 au 8 septembre avec des conférences et des messages dans les médias sur l’art de « bien vieillir ». 

Dès le mois d’octobre, dans le cadre d’une stratégie de « l’aller vers », 1 500 rendez-vous seront organisés : un questionnaire digitalisé et disponible sur l’application Digicope sera proposé aux seniors volontaires. Ils pourront le remplir seuls ou avec l’aide des facteurs formés à cet outil numérique. 

Les questionnaires seront ensuite analysés par le Chuga, qui prendra contact avec celles et ceux dont une fragilité a été dépistée afin de leur proposer un suivi personnalisé : orientation vers le médecin traitant, participation à des ateliers de prévention. 

Pour Delphine Hartmann, vice-présidente du Département en charge de l’autonomie et des handicaps, “ce dispositif est une véritable révolution car, pour une fois, on va dans le sens de la prévention. On intervient avant que l’état de santé se dégrade et qu’il ne soit plus possible d’agir. La dépendance n’est pas une fatalité et il y a des moyens pour la prévenir ». 

Selon l’OMS, la moitié des cas de dépendance pourrait être ainsi évitée. En France, cela représenterait une réduction de 150 000 personnes en perte d’autonomie à l’horizon 2025. Un véritable défi ! 

* Soins intégrés pour les personnes âgées.