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Après Isère Médecins en 2017, le Département lance Isère Santé. Objectif : accélérer la lutte contre les déserts médicaux en élargissant son dispositif aux dentistes et aux infirmiers.
Courant 2026, Sadock Rebou-Bossi, 22 ans, étudiant en chirurgie dentaire à Lyon, viendra s’installer en Isère, à Moirans, à Saint-Martin-d’Hères ou à Sassenage. Avec moins de quatre dentistes pour 1 000 habitants, ces trois communes sont classées « zones en tension ».
Sadock y officiera pendant au moins deux ans. En échange de cet engagement, le Département lui a attribué une bourse de 35 000 euros qui lui sera versée en plusieurs fois jusqu’à l’obtention de son doctorat, l’un des avantages d’Isère Santé.
Ce dispositif inédit s’inscrit dans la suite d’Isère Médecin lancé en 2017 par le Département de l’Isère pour promouvoir l’installation de praticiens généralistes dans des communes considérées comme prioritaires.
En six ans, 226 d’entre eux ont déjà franchi le pas, 103 ont obtenu une bourse d’études de 56 000 euros et 123 une aide de 10 000 euros pour équiper leur cabinet.
“Mais nous voulons encore faire mieux, souligne Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la santé. À l’horizon 2028, nous allons proposer 80 nouvelles bourses d’études et salarier six généralistes qui interviendront auprès des habitants des territoires en tension.”
Au tour des dentistes et des infirmiers spécialisés
En Isère, d’autres professionnels de santé sont attendus. D’ici à 2027, le Département vise ainsi l’installation de dix nouveaux dentistes dans des secteurs qui en sont sous-dotés. Une bourse de 35 000 euros sera désormais proposée aux étudiants des facultés d’odontologie à l’instar de ce qui a été engagé pour les médecins.
“Nous allons aussi activer d’autres leviers, comme la mise en circulation d’un bus dentaire dans les territoires qui en ont besoin”, ajoute Annie Pourtier.
Autre démarche, améliorer l’accès aux soins. Trente bourses d’études de 22 500 euros chacune seront ainsi versées aux infirmiers libéraux qui se spécialisent en pratiques avancées dans la branche « pathologies chroniques stabilisées » ou « psychiatrie et santé mentale » et qui s’engagent à exercer pendant deux ans dans un territoire en tension.
Grâce à l’acquisition d’un haut niveau de maîtrise, ces praticiens pourront renouveler, voire prescrire, des traitements et assurer une surveillance clinique. Cela permettra d’alléger la charge de travail des médecins et de leur libérer du temps pour les consultations.
Dernière résolution, tester des pratiques innovantes avec une nouvelle aide destinée aux équipes de soins primaires qui souhaiteraient s’équiper de mallettes de téléconsultation. Le Département va également installer à titre expérimental trois cabines de téléconsultation dans les Maisons de territoire pour faciliter l’accès aux soins en relation avec les ressources locales et les autres professionnels de la santé.
Zoom
Annie Pourtier, vice-présidente du Département en charge de la santé
Redoubler d’efforts !
“Sur les 512 communes de l’Isère, 416 sont considérées comme des déserts médicaux. Avec l’allongement de l’espérance de vie et le développement des maladies chroniques, les besoins de soins sont grandissants.
Si Isère Médecins a permis au Département d'accompagner l'installation de plus de 100 généralistes sur le territoire isérois, nous le faisons évoluer.
Isère Santé va nous permettre d’aborder l'accès aux soins d’une manière transversale, en ouvrant le dispositif à davantage de professionnels comme les infirmiers libéraux ou encore les étudiants en odontologie, sans écarter les possibilités offertes par les nouvelles technologies avec la téléconsultation. Le Département se donne les moyens d'améliorer concrètement l'accès aux soins sur tout le territoire.”