Moustique-tigre : l’affaire de tous

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Moustique tigre
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En Isère, le moustique-tigre a déjà envahi 188 communes. Et ce chiffre devrait encore augmenter. Il est néanmoins possible de réduire sa prolifération et son pouvoir de nuisance en agissant chacun dans son jardin, sur sa terrasse ou son balcon. Un seul mot d’ordre : éliminer toute eau stagnante !

Le moustique-tigre, alias Aedes albopictus, est rayé noir et blanc et mesure moins de 0,5 centimètre.

 

C’est l’une des espèces les plus invasives au monde. Originaire d’Asie du Sud-Est, le moustique-tigre s’est répandu sur les cinq continents. Arrivé en France en 2004, il est aujourd’hui présent dans 70 départements. En Isère, 188 communes ont déjà été colonisées depuis 2012.

Contrairement aux moustiques « communs », il est silencieux, agressif et attaque essentiellement la journée, avec un pic au lever du jour et au crépuscule. Autre particularité : c’est un moustique « citadin » et très résistant. Adapté aux environnements urbains et périurbains, il n’a besoin que de petites quantités d’eau pour se développer. Il peut aussi être le vecteur de virus, comme celui de la dengue, du chikungunya ou du Zika. C’est pourquoi il fait l’objet d’une surveillance par les autorités. 

Jusqu’à récemment, la démoustication en Isère visait à lutter contre les nuisances dues aux moustiques « autochtones », dans les communes rurales à proximité de zones humides. “Les actions et la réglementation se sont adaptées à l’arrivée du moustique-tigre”, explique Jean Papadopulo, vice-président du Département délégué au laboratoire vétérinaire et à la santé animale.

 

Tous impliqués face au « serial piqueur » 

La Département organise la mise en œuvre d’actions de lutte contre les moustiques dans un périmètre défini par arrêté préfectoral. C’est l’Entente interdépartementale de démoustication Rhône-Alpes, un établissement public créé en 1965 agissant pour plusieurs départements (Ain, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Rhône et métropole lyonnaise), qui réalise les opérations de démoustication. Elles sont financées par le Département (50 %) et les municipalités (50 %). 

“En milieu urbain, il s’agit d’une assistance technique auprès des communes : formation des agents, réunions publiques, diagnostics dans les quartiers pour aider les habitants à identifier les lieux de développement des moustiques…”, détaille Jean Papadopulo. 

Un travail complémentaire de l’action des communes, qui ont une mission d’information et de sensibilisation des habitants et de prévention contre le développement des moustiques sur les espaces publics. 

Elles peuvent aussi prendre les mesures de police auprès des propriétaires si nécessaire. Les lieux de développement des larves sont nombreux et concernent souvent les habitations. 

“Dans 80 % des cas, les sites de ponte sont situés dans le domaine privé. C’est pourquoi chacun doit lutter contre la présence du moustique dans son environnement immédiat”, conclut Jean Papadopulo. Le développement aquatique du moustique dure de une à trois semaines, selon la température. 

En été, le cycle complet de l’œuf à l’adulte se fait en une semaine ! La femelle pouvant pondre plusieurs centaines d’œufs à la fois, dans toutes sortes de récipients contenant de l’eau, l’effort d’élimination des lieux de ponte est essentiel. 

Alors sur votre balcon ou dans votre jardin, adoptez les bons gestes, pas le moustique !

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Plus d’infos : moustigre.org

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5 gestes pour limiter la nuisance 

Le moustique-tigre se déplace peu : moins de 200 mètres autour de son lieu de naissance. Celui qui vous pique est donc né chez vous ou dans votre voisinage. Pas d’eau stagnante, pas de moustiques ! 

  1. Ranger à l’abri de la pluie ou retourner : seaux, arrosoirs, brouettes, jouets, pneus, bouteilles en attente de recyclage… 
     
  2. Curer régulièrement : gouttières, cheneaux, rigoles, regards, siphons d’évier extérieur… 
     
  3. Vider chaque semaine tous les réceptacles : coupelles de pots de fleurs (ou les remplir à ras bord de graviers pour conserver l’humidité, sans eau stagnante), gamelle d’animaux, pieds de parasol, bâches… 
     
  4. Entretenir régulièrement : sa piscine en veillant au système d’épuration et de filtration, son bassin (y mettre des poissons). 
     
  5. Couvrir de façon hermétique avec un couvercle ou une moustiquaire à maille très fine : récupérateurs d’eau de pluie, cuves, fûts divers, tous réceptacles pluviaux via les chenaux…

 

En images, ses lieux de prédilection pour se reproduire :

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